Le gouvernement allemand s’est engagé mardi à recapitaliser si nécessaire le groupe ferroviaire Deutsche Bahn, dont il est l’unique actionnaire, pour compenser les pertes liées à la pandémie de coronavirus.
Berlin est « prêt à proposer au législateur » de prendre en charge les pertes restantes après la crise du coronavirus et que des mesures d’économies n’auront pas pu absorber, selon un accord signé par l’Etat, l’entreprise et les syndicats. La majorité de cette prise en charge se fera à travers « une augmentation du capital ».
L’Etat s’engage également à « poursuivre » les investissements prévus dans les infrastructures.
« L’Allemagne ne peut réussir qu’avec un chemin de fer robuste », a fait valoir le ministre des Transports, Andréas Scheuer.
Aucun montant n’a été communiqué. Mais selon un document de travail, déjà rendu public début mai, l’entreprise pourrait recevoir entre « 6,9 et 8,4 milliards d’euros ». L’accord prévoit également une augmentation du montant maximum de la dette autorisée du groupe, afin de « donner davantage de possibilités de compenser les pertes causées par la crise ».
Avant d’être adoptées, ces mesures doivent être soumises à l’approbation de la Commission des finances du Bundestag, la chambre basse allemande, et de la Commission européenne. Elles seront assorties de mesures d’économies pour le premier opérateur ferroviaire européen, qui pourrait perdre, en grande partie à cause du coronavirus, entre 11 et 13,5 milliards d’euros sur la période 2020 – 2024, selon les estimations du gouvernement. Pour ce faire, le texte évoque des réductions des coûts en termes de « matériel et de personnel », et des rémunérations variables de ses dirigeants. En tout, l’entreprise devra économiser 2 milliards d’euros, un « montant réalisable » sans suppression d’emplois, a estimé mardi Klaus-Dieter Hommel, représentant du syndicat EVG, l’un des signataires de l’accord.
Deutsche Bahn a souffert de la chute drastique du trafic ferroviaire, liée aux restrictions de déplacement imposées par le gouvernement allemand pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Au plus fort de la crise, début avril, le nombre de passagers sur les lignes de l’opérateur avait chuté de plus de 85 %. L’opérateur ne proposait dès lors plus que 75 % de son offre habituelle de grandes lignes. Alors que la pandémie marque le pas, l’entreprise a annoncé lundi un renforcement de son offre, avec notamment un doublement du nombre de places disponibles dans ses trains à grande vitesse les plus fréquentés, reliant les principales villes allemandes.