Le gouvernement afghan veut libérer 900 prisonniers talibans ce mardi, a annoncé un haut cadre sécuritaire, alors que l’Afghanistan connaît un troisième jour de cessez-le-feu décrété samedi par les insurgés mais qui doit s’arrêter dans la soirée.
«Nous prévoyons (…) d’en libérer 900 aujourd’hui», a déclaré Javid Faisal, le porte-parole du Conseil national de sécurité, un organe gouvernemental. «Comme c’est technique, avec les procédures judiciaires, parfois la documentation prend plus longtemps que ce qu’on pense. Donc on pourrait arriver à 900 ou d’ici la fin de la journée parvenir à un chiffre entre 800 et 900. Mais la décision est de libérer 900 (prisonniers talibans) aujourd’hui», a-t-il expliqué. Une autre source au sein du Conseil national de sécurité a confirmé cette décision. «Les libérations continueront dans les semaines à venir», a-t-elle ajouté.
Les rebelles, qui multiplient depuis des semaines les assauts meurtriers contre les forces afghanes, ont surpris samedi en décrétant unilatéralement un arrêt des combats pour que leurs concitoyens «puissent célébrer dans la paix et le confort» l’Aïd. Le président afghan Ashraf Ghani a immédiatement accepté cette offre. Dimanche, il a lancé «une procédure de libération de jusqu’à 2000 prisonniers talibans, dans un geste de bonne volonté, en réponse à l’annonce par les talibans d’un cessez-le-feu», selon son porte-parole Sediq Sediqqi.
D’après Javid Faisal, 100 premiers détenus talibans ont été élargis lundi et 100 autres devaient initialement l’être chaque jour «jusqu’à atteindre le chiffre de 2000», avant que décision ne soit prise d’en libérer 900 dans la seule journée de mardi. Ces libérations réciproques de prisonniers – jusqu’à 5000 talibans contre 1000 membres des forces afghanes – sont prévues par un accord signé le 29 février à Doha entre Washington et les talibans, mais non ratifié par Kaboul. Kaboul avait, avant le cessez-le-feu, relâché environ 1 000 détenus alors que les insurgés en ont libéré environ 300.
L’accord organise également le retrait des forces étrangères d’Afghanistan sous 14 mois, à condition que les insurgés respectent des engagements en matière de sécurité et entament des négociations avec les autorités afghanes sur l’avenir du pays.
Le cessez-le-feu a été largement respecté ces deux premiers jours, malgré quelques escarmouches.