Dispersés par des tirs de gaz poivré. La police de Hong Kong a ciblé, mercredi 27 mai, une petite centaine de manifestants pro-démocratie qui scandaient des slogans au moment de la pause déjeuner, dans le quartier commercial de Central.
Ils étaient rassemblés avant l’examen d’un projet de loi criminalisant tout outrage à l’hymne national chinois. Ce délit serait passible de trois ans d’emprisonnement.
Mais l’important dispositif policier déployé autour du Parlement local semble avoir dissuadé nombre de personnes de manifester. Des barrières ont été disposées autour du bâtiment et d’importants moyens humains déployés par la police. « Maintenant, c’est comme, si de fait, un couvre-feu était en place », a déclaré à l’AFP, Nathan Law, un figure du mouvement pour la démocratie. Pour lui, pourtant, « le gouvernement doit comprendre pourquoi les gens sont vraiment en colère ». Pour l’opposition pro-démocratie, ce texte est une nouvelle tentative pour criminaliser toute dissidence.
La Chine est particulièrement remontée contre les Hongkongais, notamment les fans de football, qui huent l’hymne national pour exprimer leur colère à l’égard de Pékin. « En tant que Hongkongais, nous avons la responsabilité morale de respecter l’hymne national », a expliqué à la presse Matthew Cheung, l’adjoint de la cheffe de l’exécutif local Carrie Lam, avant le débat.
Mi-mai, des heurts avaient éclaté au sein de l’hémicycle du Legco au sujet de ce texte. Les députés pro-démocratie, qui ne possèdent pas la majorité au Parlement, une institution partiellement élue au suffrage universel, ont durant des mois fait obstruction pour empêcher le vote de ce texte. Après la deuxième lecture du texte au menu de la session de mercredi, une troisième doit se tenir la semaine prochaine, à l’issue de laquelle ce projet deviendra une loi s’il est approuvé.