La Commission européenne propose la création d’un nouveau programme dédié à la santé, doté de plus de 9 milliards d’euros, dans le cadre du prochain budget pluriannuel de l’UE, afin d’être mieux préparée aux crises sanitaires, a-t-elle indiqué aujourd’hui.
La santé n’est pas une compétence communautaire mais relève des États, n’a cessé de rappeler l’exécutif européen pendant la crise, tentant tant bien que mal de coordonner la réponse sanitaire du Vieux Continent face à la pandémie.
Mais avec ce nouveau programme, Bruxelles espère « changer la donne » dans la manière dont l’UE gère la santé, a expliqué la commissaire européenne Stella Kyriakides à des journalistes.
« Pendant la crise, il y a eu un décalage entre ce que les citoyens attendent de l’UE et ce que nous pouvions réellement faire », a-t-elle reconnu.
La Commission propose dans son projet de budget révisé, dévoilé dans ses grandes lignes mercredi, de doter le programme « L’UE pour la Santé » (EU4Health) de 9,4 milliards d’euros, plus de 20 fois ce que la Commission proposait jusqu’à présent pour le prochain cadre financier 2021-2027.
Une grande partie serait financée par le nouveau fonds de relance proposé par la Commission, à hauteur de 7,7 milliards d’euros, et par le budget pour le reste.
Il s’agit d’investir dans « la prévention, dans la préparation aux crises, dans l’acquisition de médicaments et d’équipements vitaux, ainsi que dans l’amélioration des résultats à long terme en matière de santé ». Il s’agit aussi d’aborder la question des inégalités entre systèmes de soins ou encore des maladies non transmissibles (cancer, santé mentale, maladies rares…).
Le programme servirait aussi à renforcer le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et l’Agence européenne du médicament, et à chapeauter la réponse de l’UE à la question de la production intraeuropéenne de médicaments.
Sur ce sujet, la Commission prépare un nouveau plan d’action pour la fin de l’année.
La pandémie a mis en lumière le fait que l’UE est très dépendante de la Chine et de l’Inde pour les principes actifs des médicaments ainsi que pour les équipements médicaux.
La crise du Covid-19 « a mis en lumière les problèmes et faiblesses de la chaîne d’approvisionnement et de production de médicament, qui existaient déjà. Ce sera une priorité pour EU4Health », a souligné Stella Kyriakides.