La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne « regrettent » la décision américaine de mettre fin à des dérogations clés pour des projets nucléaires civils iraniens qui offraient des « garanties » sur la nature « pacifique » du programme de Téhéran, ont déclaré samedi leurs diplomaties respectives.
« Nous regrettons profondément la décision des Etats-Unis de mettre fin aux trois exemptions portant sur des projets nucléaires clés du PGAC (Plan global d’action commun), y compris le projet de modernisation du réacteur d’Arak », ont déclaré les porte-parole des trois ministères des Affaires étrangères dans une déclaration commune cosignée également par celui du chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell qui s’était déjà exprimé en ce sens jeudi.
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi la fin des dérogations qui autorisaient jusqu’ici des projets liés au programme nucléaire civil iranien malgré les sanctions de Washington, ultime vestige, côté américain, de l’accord international (JCPOA) de 2015, que Donald Trump a quitté en 2018.
Ces projets « servent les intérêts de tous en matière de non-prolifération et offrent à la communauté internationale des garanties concernant la nature exclusivement pacifique et sûre des activités nucléaires de l’Iran », considèrent Paris, Londres et Berlin.
Les trois pays, cosignataires avec la Russie et la Chine de l’accord nucléaire de 2015, consultent leurs partenaires « afin d’évaluer les conséquences de cette décision prise par les Etats-Unis », est-il ajouté.
Concrètement, les pays encore attachés à l’accord sur le nucléaire iranien et impliqués dans ces projets qui n’ont pas vocation militaire risquent d’être sanctionnés par les Etats-Unis s’ils ne se désengagent pas. Cela concerne avant tout la Russie.
Depuis mai 2019, l’Iran s’est progressivement affranchi d’engagements auxquels il avait souscrit, en riposte au retrait unilatéral de l’accord de la part des Etats-Unis, qui ont rétabli des sanctions économiques contre Téhéran.