Les exportations d’armement français baissent de presque 10%

Le bilan 2019 des prises de commandes s’élève à 8,3 milliards d’euros, en baisse de près de 8,6% par rapport à l’année précédente, indique le rapport officiel remis au Parlement et publié mardi. La région Proche et Moyen-Orient, première région d’exportation de la France l’an dernier, passe ainsi en deuxième position derrière l’Europe.

Les exportations d’armement français ont baissé de près de 8,6%, à 8,3 milliards d’euros en 2019 après une année 2018 particulièrement faste, et avec pour principaux clients l’Europe, dont la part a fortement augmenté, et les Emirats arabes unis (EAU), engagés dans le conflit au Yémen.

«Le bilan 2019 des prises de commandes s’élève à 8,3 milliards d’euros et se situe dans la moyenne observée au cours des dix dernières années», note le rapport officiel remis au Parlement et publié mardi.

Il est marqué par quelques contrats emblématiques à destination de la Belgique (guerre des mines, Naval Group), de la Hongrie (hélicoptères Airbus H225M et H145M), des EAU (corvettes Gowind de Naval Group), de l’Australie (conception de sous-marins, Naval Group) et de l’Espagne (satellites de télécommunications).Le secteur naval a représenté la moitié des prises de commandes «alors qu’au cours des derrières années il se situait à 10% en moyenne», note le rapport cité par l’AFP.

Sur le plan des livraisons, l’année 2019 a été faste avec 9,9 milliards d’euros d’armement livré contre 6,9 milliards d’euros en 2018, dont deux tiers (6,37 milliards d’euros) aux pays du Moyen-Orient, Qatar en tête suivi de l’Arabie Saoudite et de l’Égypte.

Ces résultats, «obtenus dans un contexte de concurrence particulièrement vive avec la confirmation de la suprématie américaine et l’émergence de nouveaux grands exportateurs, Chine notamment (…), consolident la place de la France dans le top 5 des exportateurs mondiaux», fait valoir le rapport.Fait notable: «la part représentée par l’Europe progresse encore par rapport à 2018 et s’établit à 45% du total des prises de commandes» contre 25% l’année précédente, à 3,47 milliard d’euros, souligne-t-il. La Belgique, à elle seule, a commandé pour 1,8 milliard d’euros d’armement français l’an dernier.

La région Proche et Moyen-Orient, première région d’exportation de la France l’an dernier avec près de la moitié du total des prises de commandes, passe ainsi en deuxième position derrière l’Europe avec 2,15 milliards d’euros de commandes en 2019, dont 1,5 milliard pour les seuls Emirats arabes unis.

Troisième pays exportateur d’armes dans le monde après les États-Unis et la Russie, la France est régulièrement mise en cause, notamment par des ONG et des parlementaires, pour ses ventes d’armement à l’Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, engagés dans un conflit au Yémen qui a fait des dizaines de milliers de morts depuis 2015, dont de nombreux civils.La zone Asie-Pacifique compte de son côté pour près de 18% du montant total des commandes, une «part comparable à celle observée en 2017 et 2018», souligne le rapport.

L’importante part des commandes européennes constitue une inversion de tendance après une décennie d’exports français majoritairement à des pays tiers: sur la période 2010-2019, les cinq principaux clients de la France sont l’Inde, le Qatar, l’Arabie Saoudite, l’Égypte et les Emirats arabes unis. La Belgique est sixième.

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