Après la manifestation dénonçant la mort d’Adama Traoré lors d’une interpellation brutale en 2016, le ministre de l’Intérieur a promis que des sanctions seraient appliquées pour «chaque faute», «excès» ou «expression raciste» dans la police.
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a promis mercredi 3 juin, dans le contexte des récentes manifestations aux États-Unis comme en France pour dénoncer les violences policières, que «chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes» ferait «l’objet d’une enquête, d’une décision, d’une sanction».
«Je suis, sur ce sujet, intransigeant», a poursuivi au Sénat M.Castaner, ajoutant: «L’exigence que nous avons vis-à-vis des policiers qui fauteraient, c’est garantir la sérénité du travail de l’ensemble de la police et de la gendarmerie, garantir la défense de cette police républicaine qui, au quotidien, combat le racisme, combat l’antisémitisme et s’engage pour défendre l’honneur de la République».
Répondant au sénateur Olivier Léonhardt (RDSE), le ministre a fait valoir qu’il ne s’agissait «pas de faire des amalgames», mais de «dénoncer tout propos et tout comportement. S’il y a faute, elle doit être sanctionnée et elles sont sanctionnées».Il a souligné que le Défenseur des droits Jacques Toubon, dans son rapport remis il y a quelques jours, avait épinglé des faits remontant à plusieurs années pour lesquels des policiers avaient été condamnés à quatre mois de prison, indique l’AFP.
Il a cité aussi le cas d’un policier à Marseille qui a été condamné à «40 mois d’emprisonnement» pour «avoir transporté de force quelqu’un contrôlé en dehors de Marseille». «Ces faits-là sont inadmissibles et sont sanctionnés», a ajouté Christophe Castaner.
Soulignant que «la réalité ne se fait pas sur les réseaux sociaux», le ministre de l’Intérieur a mentionné une étude récente de l’Université du Mont-Blanc portant sur «48.134 personnes», selon laquelle «85%» des personnes interrogées avaient une «opinion positive» de la police.
Plus de 20.000 personnes sont venues le 2 juin devant le tribunal de Paris pour rendre hommage au jeune homme noir mort lors d’une interpellation brutale en 2016. Les manifestants ont brandi des pancartes indiquant «Black lives matter» («les vies des Noirs comptent») et «Let us breathe» («laissez-nous respirer»).
La manifestation s’est déroulée d’abord dans le calme mais a été émaillée par des incidents en fin de soirée. Dix-huit personnes ont été interpellées.