Quelque 403 journalistes ont été fichés sous la présidence de Mauricio Macri (2015 – 2019), à l’occasion de sommets de l’OMC et du G20 à Buenos Aires, a révélé la nouvelle direction de l’Agence fédérale du renseignement qui demande une enquête sur l’ex-président de centre droit.
La liste inclut des dizaines de journalistes de médias étrangers.
« Une plainte a été déposée vendredi et demain (lundi) toutes les preuves seront fournies », a indiqué dimanche à l’AFP une source officielle ayant requis l’anonymat.
Une centaine d’universitaires, de chefs d’entreprise et autres personnalités de la société civile ont aussi été fichés.
Les documents sur cette affaire ont été trouvés dans trois enveloppes marquées « 2017 », « journalistes G20 », « divers », dans un coffre-fort du bureau qu’occupait à l’époque le directeur opérationnel du contre-espionnage de l’Agence fédérale du renseignement (AFI).
« Les enquêtes sur les journalistes étaient sommaires », a expliqué la source. Il s’agissait « d’informations prises sur les réseaux sociaux et à partir de là on traçait un profil idéologique et politique ».
Une plainte a été déposée par Cristina Caamaño, chargée par le président de centre gauche Alberto Fernandez de mener un audit de l’Agence fédérale du renseignement, en vue de sa réorganisation.
Selon la plainte, figuraient sur les fiches « les préférences politiques, les publications sur les réseaux sociaux, les sympathies envers des groupes féministes ou à connotation politique et/ou culturelle, entre autres ».
Les fiches portaient des commentaires comme « prend toujours parti contre le gouvernement », « se montre très critique envers l’actuel gouvernement », « soutient le gouvernement », a « signé une pétition en faveur de l’avortement légal ».
Selon le profil, les fiches portaient des indications de différentes couleurs (vert, jaune et rouge) destinées probablement à orienter le ministère des Affaires étrangères dans le processus d’accréditation des journalistes à ces sommets.