Rachida Dati : « Notre seule alliance est avec les Parisiens »

Nous sommes partis de rien, sans investiture, sans parti, sans élus. Personne ne croyait en nous. Nous avons commencé notre campagne dans les quartiers populaires, là où personne ne voulait aller.

Là où la droite, les responsables politiques en général n’allaient plus depuis des années. Nous sortions des élections européennes et tout le monde nous disait : ne perdez pas votre temps, commencez par consolider votre socle de 8 %. Ils ne comprenaient pas ce que l’on faisait. Ils ne comprenaient pas ce qui nous anime, ce qui m’anime.

Certains ont voulu me caricaturer. Mais ceux-là mêmes qui me caricaturaient sont ceux qui n’osent pas se promener dans les rues sans officiers de sécurité. Ce sont ceux qui disent qu’il ne faut pas aller tracter porte de Vanves, « parce que ça ne vote pas pour nous », comme l’a écrit sur une boucle de messagerie la secrétaire d’État à l’Égalité, oui, entendez bien, à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Ce sont ceux qui se disent progressistes et refusent de reconnaître la méritocratie quand elle est sous leurs yeux.

Disons-le, à moins d’un mois de ce scrutin municipal, le mépris frappe en premier lieu les Parisiens qui concentrent toutes les difficultés sociales, économiques et d’insécurité.

Disons-le que d’autres, qui se croient déjà réélus, bloquent, par calcul électoral, l’accès à Paris des travailleurs pauvres qui s’occupent de leurs parents, de leurs enfants, et font leur ménage. Disons-le, et nous prenons ici les journalistes à témoin, pas une fois au cours de ces mois de campagne, nous n’avons vu un Parisien nous stigmatiser comme le fait cette caste au pouvoir, ni à la cité des Envierges dans le 20e arrondissement, ni à la cité Périchaux dans le 15e arrondissement, ni à la cité Errard-Charenton dans le 12e arrondissement, ni à la cité Rosa-Parks dans le 19e arrondissement. Et cela vaut aussi pour la rue Cler, la porte d’Auteuil ou l’île Saint-Louis. Tous ces Parisiens, dans leur diversité, savent reconnaître à la France de produire des parcours d’intégration républicaine comme le mien. Nous sommes allés dans tous les quartiers de Paris de l’ouest à l’est, du nord au sud. Nous n’avons méprisé personne. Nous avons parlé à tous.

Partout, nous avons vu des Parisiens écœurés. Écœurés de ne pas être écoutés, écœurés des contraintes, écœurés de ne pas être considérés. Et leur écœurement s’est transformé en abstention. À force d’être abandonnés, ils ont abandonné. Ils ont abandonné comme cette association, SOS La Chapelle, qui a décidé le 6 juin de sa dissolution faute d’être entendue depuis quatre ans qu’elle porte la détresse des habitants de ce quartier devenu une zone de non-droit. Ils ont abandonné comme ce collectif de locataires de la rue d’Aubervilliers qui, au bout de plusieurs de mois, n’a plus eu les moyens matériels de poursuivre de ses actions judiciaires contre la Mairie de Paris. Ils ont abandonné comme ces 12 000 Parisiens qui quittent Paris chaque année.

Quand les habitants de Paris abandonnent, ceux qui s’y présentent considèrent qu’ils peuvent tout se permettre.

Se permettre de déserter leur ministère en pleine crise sanitaire tout « en sachant que les élections n’auraient pas lieu ».

Se permettre de refuser le rassemblement pour devenir élue, toucher son indemnité et se mettre à l’abri, quitte à favoriser la réélection d’une des maires les plus impopulaires de France.

Se permettre de se considérer comme déjà réélue et de continuer à imposer son dogmatisme, alors que l’on a fait un score de premier tour parmi les plus bas de France pour une maire sortante et que, sondage après sondage, le camp des mécontents reste majoritaire à Paris.

Paris est en train de devenir comme certaines villes de banlieue où les maires sont élus avec 10 % du corps électoral. Un pays qui, dans son cœur, dans sa capitale, ne permet plus une réelle expression démocratique est un pays au bord de l’explosion. La France se fracture de tous les côtés, s’atomise, s’archipellise. Et Paris n’est pas épargné ! Alors, chaque jour, chaque heure, chaque minute, nous allons continuer à porter notre projet pour Paris. Notre seule alliance est avec les Parisiens. La dynamique que nous avons construite, nous ne la devons qu’aux Parisiens. Nous leur sommes tellement reconnaissants de leur confiance, de leur énergie qui nous ont portés pendant ces mois de campagne. Ils ont rendu possible l’impossible. Ils nous ont imposés dans l’élection. Ils nous ont imposés comme une force d’alternance. Ils ont rendu le changement possible.

Il y a une majorité de Parisiens qui ne veut plus de Mme Hidalgo. Une fois encore, c’est l’unique enseignement du dernier sondage en date. Alors, très solennellement, nous disons à tous les Parisiens, et à tous les électeurs qui ont porté leurs voix sur Mme Buzyn : que voulez-vous vraiment pour Paris ? Est-ce que vous êtes prêts à repartir pour 6 ans de plus avec Mme Hidalgo ? Est-ce que Paris s’en remettra ? Nous savons que vous voulez profondément le changement. Nous comprenons que vous ayez pu penser que votre vote LREM pourrait permettre le changement. Mais, aujourd’hui, chaque voix qui ira à Agnès Buzyn favorisera l’élection d’Anne Hidalgo. Nous savons que vous le comprenez. Nous connaissons votre lucidité. Nous pouvons aussi comprendre parfois vos réticences. Mais Paris ne peut pas poursuivre son déclin.

La seule candidature capable de porter une alternance à Paris, c’est celle des listes Dati Pour Paris. Le 28 juin, faites le choix du changement.

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