Suite à l’annonce d’une possible réduction des troupes américaines en Allemagne, une publication parue dans Forbes évoque que la Russie pourrait désormais décrocher une victoire dans la zone baltique en moins de 60 heures. Pour rappel, Moscou a réitéré à maintes reprises qu’attaquer les pays de l’Otan n’était point dans ses projets.
La réduction de 25% des troupes américaines en Allemagne, esquissée par Washington, pourrait offrir un nouvel avantage à la Russie dans la région, rapporte Forbes dimanche 7 juin.
Les analystes augurent qu’en cas de conflit une éventuelle offensive russe sera portée sur le flanc oriental de l’Otan, dans la zone des pays baltes par exemple, écrit l’auteur de la publication, le correspondant de guerre David Axe.
«La Russie conserve environ 760 chars dans 25 bataillons à courte distance de frappe des membres baltes de l’Otan. Les pays de l’Otan possèdent ensemble 15 bataillons avec environ 130 chars dans la même région, et environ 90 d’entre eux sont des M1 américains en rotation temporaire», rappelle-t-il.
Différentes simulations ont déjà mis en lumière les faiblesses des forces armées de l’Otan, en cas de confrontation avec les forces russes, dans les pays baltes. Ainsi, en 2016, la RAND Corporation, qui conseille l’armée américaine, avait estimé que l’Otan serait battue en 60 heures dans la région, rappelle l’auteur de la publication.
«Sur plusieurs jeux, utilisant un large panel d’experts, jouant des deux côtés, le plus long délai qu’il a fallu aux forces russes pour atteindre la périphérie de Tallinn et de Riga était de 60 heures», indique-t-il citant une étude de la RAND Corporation.
Les simulations de la RAND Corporation soulignaient en particulier la lenteur du déploiement des forces blindées de l’Otan, incapables «d’engager leurs homologues russes sur un pied d’égalité».
Si les réductions d’effectifs envisagées par Donald Trump en Europe se confirment, David Axe pense qu’une victoire russe dans la zone baltique pourrait dès lors prendre moins de 60 heures, une prise totale de contrôle serait même «beaucoup plus rapide».
Certains États européens, dont les pays baltes et la Pologne, ont déclaré à plusieurs reprises que Moscou les menaçait.
Cependant, la Russie réitère constamment qu’elle n’attaquera jamais aucun pays de l’Otan. Selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, l’Alliance en est bien consciente mais profite de l’occasion pour déployer encore plus d’équipements et de troupes près des frontières russes. À cet égard, Moscou s’est plusieurs fois dit préoccupé par le renforcement de l’Otan en Europe.