Nikol Pachinian prédit la « mort politique » de ses opposants

Le Premier ministre Nikol Pashinyan a riposté hier aux attaques de groupes d’opposition dénonçant sa gestion de la crise du coronavirus en Arménie, affirmant qu’ils creusaient leurs propres tombes politiques.

Son gouvernement a fait l’objet de vives critiques de la part de l’opposition au cours des dernières semaines, alors que le nombre de cas de coronavirus et de décès qui en résultent ne cesse d’augmenter. L’un des partis d’opposition, la Fédération révolutionnaire arménienne (Dashnaktsutyun), avait promu l’idée que Pashinyan devait être tenu pour responsable de l’échec du gouvernement à contenir l’épidémie mortelle.

Le chef du gouvernement a répondu en accusant la FRA et d’autres critiques d’avoir propagé un « coronavirus politique » en Arménie. « À mon avis, contrairement au coronavirus qui peut être guéri par des soins, là, cela entraînera la mort politique de toutes les forces politiques et sociales qui ont ce bacille », a-t-il prédit lors d’une conférence de presse.

« Vous verrez que ces forces politiques seront complètement chassées de la vie politique et publique de l’Arménie parce qu’avec leurs actions actuelles, elles construisent leurs pierres tombales politiques », a-t-il expliqué.

Comparant la crise du coronavirus à une guerre, M. Pashinyan a dit que les critiques de l’opposition constituaient une haute trahison.

« En temps de guerre, quel est le sort réservé à ceux qui répandent la panique, de fausses informations et dénoncent le commandant ?, s’est-il demandé. Ils sont jugés conformément à la logique d’une situation belliqueuse. Nous ne poursuivons évidemment pas une telle politique parce que nous sommes un pays démocratique. »

C’est la population qui rejettera ses détracteurs, et ce dans le « tas des déchets de l’histoire de l’Arménie », a averti le premier ministre.

Un leader de la FRA, Ishkhan Saghatelian, n’a pas tardé à répondre à Pashinyan. «Nous continuerons de lutter contre ceux qui propagent les coronavirus, à la fois politique et réel, a écrit Saghatelian sur Facebook. En ce qui concerne le fait de se retrouver dans une poubelle politique, ce sont les autorités qui ont toutes les raisons d’être profondément inquiètes à ce sujet. »

L’opposition et d’autres critiques au gouvernement pensent que les autorités sont responsables de la propagation rapide du coronavirus dans le pays parce qu’elles n’ont jamais correctement appliqué le confinement imposé fin mars et l’ont levé trop tôt. Ils citent l’exemple de nombreux autres pays, notamment la Géorgie voisine, qui font désormais état de taux d’infection très faibles.

À ce jour, les autorités géorgiennes ont signalé 822 cas de coronavirus et seulement 13 décès, contre 14 103 cas et au moins 227 décès enregistrés en Arménie. Si on se focalise seulement sur la journée de mardi, le ministère arménien de la Santé a enregistré 428 infections au COVID-19 en 24h. En revanche, seulement 4 personnes auraient été testées positives au virus en Géorgie sur la même période.

Nikol Pashinyan a déclaré hier que les gouvernements de tous les pays touchés avaient commis des « erreurs » dans la lutte contre la pandémie. Il a insisté sur le fait que le taux de mortalité au COVID-19 a été beaucoup plus faible en Arménie que dans « des pays les plus développés du monde ».

Le Premier ministre a également jugé que la gestion de la crise par son gouvernement ne pourrait être évaluée objectivement qu’après la fin de la pandémie.

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