La Turquie et la Russie vont poursuivre les discussions pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu en Libye, en dépit de l’annulation dimanche d’une visite à Istanbul de deux ministres russes, a indiqué lundi le chef de la diplomatie turque.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue de la Défense Sergueï Choïgou étaient attendus à Istanbul dimanche, conformément à un accord entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, mais cette visite a été annulée à la dernière minute. Aucune raison n’a été officiellement fournie mais des médias turcs ont fait état de désaccords entre les deux pays qui soutiennent des camps opposés en Libye.
« Nous avons décidé qu’il serait plus utile à ce stade de poursuivre les discussions à un niveau technique », a indiqué lundi le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu lors d’une conférence de presse avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. La Turquie appuie le Gouvernement d’union libyen (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par les Nations unies, face aux forces dissidentes du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est soutenu notamment par la Russie, l’Egypte et les Emirats arabes unis. Ankara a notamment fourni au GNA des conseillers militaires et des drones, permettant à ses troupes d’inverser le rapport de force et de multiplier les succès militaires ces dernières semaines.
M. Cavusoglu a assuré qu’il n’y avait pas de divergences entre la Turquie et la Russie sur « les principes fondamentaux » en ce qui concerne la Libye mais qu’il leur fallait plus de temps pour oeuvrer à un cessez-le-feu pérenne après l’échec de nombreuses précédentes trêves.
Le 11 juin, la Turquie s’était déclarée favorable à un cessez-le-feu parrainé par les Nations unies en Libye, rejetant un appel à la trêve de l’Egypte, alliée de Haftar. Selon le journal progouvernemental turc Yeni Safak, les modalités de cessez-le-feu proposées par Moscou à Ankara dans la perceptive de la visite des deux ministres russes se rapprochaient de celles formulées par l’Egypte et d’ores et déjà refusées par la Turquie.