Le ministère grec des Migrations a annoncé mercredi que seuls 18 des 40 ONG actuellement actives auprès des migrants dans les camps du pays vont continuer leur action en vertu d’une récente loi visant à « réguler » ce secteur « opaque ».
Selon le gouvernement, l’objectif du nouveau cadre législatif est « d’éclaircir le secteur des ONG », dont beaucoup sont arrivées en Grèce lors de la grande crise migratoire de 2015 mais ont quitté ces dernières années le pays.
Jusqu’ici 137 ONG ont ouvert un compte au registre ministériel dont 80 ont accompli la première étape de la procédure. Soixante-dix sont en cours d’examen dont seuls « 18 répondent jusqu’ici aux conditions requises », selon le ministère.
De nombreuses ONG ont salué la tentative du ministère de « mettre à jour » le registre des ONG et de « renforcer la transparence » du secteur mais « s’opposent » à de nombreux points de la décision ministérielle, dans une lettre adressée au ministère dont l’AFP a eu une copie.
Elles déplorent en particulier « les entraves bureaucratiques de la procédure d’enregistrement, ce qui pose des problèmes à l’accès sur le terrain pour secourir les migrants » et à « l’accès aux fonds » nécessaires pour leur action.
Elles s’inquiètent aussi des restrictions imposées par une décision ministérielle sur « le droit du rassemblement » ce qui empêche les bénévoles de secourir les migrants à l’extérieur des camps comme c’est souvent le cas.
Le ministre Notis Mitarachi a accusé la semaine dernière le précédent gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras (2018-2019) d’avoir laissé « le champ libre à la gestion des fonds européens par les ONG » sans le contrôle de l’Etat.
En raison alors de l’urgence de la situation et du manque d’infrastructures adéquates en Grèce pour accueillir les centaines de milliers de migrants dont la majorité sont passés en Europe occidentale, l’UE a octroyé des fonds aux ONG, qui avaient alors afflué dans le pays pour gérer la situation en coopération avec l’Etat grec.
Après la construction des camps et autres infrastructures ces dernières années, l’Etat grec a progressivement pris de relais de la gestion de la majorité des services d’assistance de demandeurs d’asile, comme c’était prévu.
L’actuel gouvernement conservateur est sous le feu de critiques du Haut commissariat des réfugiés (HCR) et d’autres ONG sur la gestion des camps surpeuplés et sordides sur les îles de la mer Egée et le manque de logements en Grèce continentale pour les demandeurs d’asile.