La réduction des troupes américaines stationnées en Allemagne va être compensée par un renforcement de la présence militaire américaine en Pologne, a déclaré mercredi le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg.
Le secrétaire à la Défense américain Mark Esper a assuré à ses homologues que les Etats-Unis restent engagés en Europe, a expliqué M. Stoltenberg au cours d’une conférence de presse à l’issue d’une vidéoconférence entre les ministres des 30 pays de l’Alliance.
« Il n’y a pas de décision définitive sur la manière et le moment où sera mis en œuvre la décision de retirer une partie des troupes américaines d’Allemagne« , a précisé M. Stoltenberg. »On ne sait rien. C’est le grand flou. Tout va dépendre du résultat des élections en novembre », a confié un diplomate de l’Alliance.
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Mais les Etats-Unis ne réduisent pas leur présence en Europe, a affirmé Jens Stoltenberg. « Ils ont toujours procédé à des ajustements », a-t-il souligné.
« Ce que je peux dire, c’est que les États-Unis et la Pologne, en concertation avec moi, ont décidé de renforcer la présence américaine en Pologne« , a-t-il expliqué. »La présence américaine va donc être renforcée en Europe », a-t-il soutenu.
Jens Stoltenberg a insisté sur la menace que continue de faire peser la Russie, qui « cherche à diviser les Alliés ». Les ministres ont approuvé une série de mesures pour contrer le renforcement de l’arsenal russe avec ses systèmes de missiles à capacité nucléaire.
« Ces mesures sont secrètes, mais elles constituent un ensemble équilibré avec l’ajout d’éléments de défense aérienne et de systèmes antimissiles », a-t-il indiqué.
La ministre française Florence Parly a aussi demandé une discussion sur le « comportement très grave » d’Ankara.
La marine turque escorte et s’oppose au contrôle des navires soupçonnés de violer l’embargo de l’ONU sur les livraison d’armes à la Libye. Mme Parly a reçu le soutien d’une dizaine de ses homologues, a-t-on appris de source diplomatique.
Jens Stoltenberg a reconnu « des différences entre les alliés et même des ésaccords », mais il n’a pas fourni plus d’explications.
Les obstacles opposés par la Turquie aux missions européennes pour contrôler du respect de l’embargo imposé à la Libye seront à nouveau discutés jeudi à l’Otan, avec la présentation de l’opération militaire européenne Irini par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, a-t-on indiqué de source diplomatique.