Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a adopté vendredi une résolution rappelant formellement à l’ordre l’Iran qui refuse l’inspection de deux sites suspectés d’avoir abrité des activités nucléaires non déclarées dans le passé, ont indiqué des sources diplomatiques.
Il s’agit de la première résolution critiquant l’Iran votée à l’agence onusienne depuis 2012. Le texte a été adopté lors d’une réunion du Conseil des gouverneurs au siège de l’AIEA, à Vienne, alors que les tensions autour du programme nucléaire iranien se sont accrues ces derniers mois.
Durant les discussions ayant précédé ce vote, Téhéran avait mis en garde les 35 Etats membres du conseil, prévenant: « Toute approche politique ou décision abusant du conseil compromettra certainement le niveau actuel de coopération entre l’Iran et l’Agence ».
L’inspection des sites nucléaires iraniens par les agents de l’AIEA est un élément clef de cette coopération et de l’accord international de 2015 signé entre Téhéran et les grandes puissances pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
Le texte voté vendredi rappelle l’Iran à ses obligations de coopérer avec le gendarme du nucléaire alors que la République islamique refuse depuis janvier l’accès à deux sites ainsi que des explications complètes à propos d’un troisième lieu.
Selon plusieurs sources diplomatiques, la résolution a été soumise par l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, mais la Chine et la Russie ont voté contre, alors que les cinq pays s’efforcent habituellement de présenter un front uni pour sauver l’accord de 2015 menacé de délitement total depuis que les Etats-Unis s’en sont retirés en 2018.