L’Australie a affirmé vendredi être la cible d’une vaste cyberattaque d’un « acteur étatique » qui vise les systèmes informatiques du gouvernement, d’administrations et d’entreprises, les médias nationaux pointant la piste de la Chine.
Le Premier ministre, Scott Morrison, a organisé en urgence une conférence de presse à Canberra pour prévenir ses concitoyens des « risques spécifiques » auxquels ils se retrouvaient exposés.
« Des organisations australiennes sont actuellement visées par une cyberattaque d’un acteur étatique sophistiqué », a-t-il dit.
Selon lui, « cette activité cible des organisations australiennes dans toute une gamme de secteurs, à tous les niveaux du gouvernement, de l’économie, des organisations politiques, des services de santé et d’autres opérateurs d’infrastructures stratégiques ».
La télévision ABC a cité des « sources hauts placées » confirmant que la Chine serait derrière ces attaques.
Le porte-parole du minstère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a assuré vendredi que son pays était « un défenseur résolu de la cybersécurité », qui a « toujours été résolument opposé (…) à toutes les formes de cyberattaques ».
Selon l’agence australienne responsable du renseignement et de la sécurité électronique, cette attaque a été conçue de manière à ne pas pouvoir en déterminer l’origine.
Dans cet objectif, les auteurs ont utilisé des logiciels de cyberattaque déjà existants sur le « dark web » et librement accessibles, selon la même source.
Il s’agit notamment de « codes d’exploitation » qui ciblent les vulnérabilités d’anciennes versions de produits Microsoft, Telerik, SharePoint et Citrix, ainsi que des logiciels « web shell » qui, après avoir été téléchargés, demeurent sur les serveurs corrompus.
Ces attaques ont également fait appel à des techniques d »hameçonnage », consistant à envoyer des mails contenant des fichiers et des liens et des liens web ou Office365.
Le gouvernement de M. Morrison avait provoqué la colère de Pékin en appelant à une enquête internationale indépendante sur les origines de la pandémie de coronavirus, et en dénonçant une diplomatie chinoise agressive et malhonnête.
La Chine a répliqué en déconseillant à ses ressortissants l’Australie comme destination pour le tourisme et les études, en menaçant d’autres représailles, et en condamnant un Australien à mort pour trafic de drogue.