Emmanuel Macron a demandé vendredi soir au Conseil supérieur de la magistrature de vérifier que le parquet national financier (PNF) a bien mené en « toute sérénité, sans pression » de l’exécutif son enquête sur les époux Fillon pendant la campagne présidentielle de 2017.
Le chef de l’Etat a décidé d’intervenir, explique l’Elysée, au vu de « l’émoi » suscité par des déclarations de l’ancienne cheffe du PNF qui a dit avoir mené une enquête sous la « pression » du parquet général, son autorité de tutelle.
Car les propos de l’ex-procureure « ont suscité un émoi important » et « sont interprétés par certains comme révélant d’éventuelles pressions qui auraient pu être exercées sur la justice dans une procédure ouverte à un moment essentiel de notre vie démocratique ».
le 10 juin, devant la Commission d’enquête de l’Assemblée sur l’indépendance du pouvoir judiciaire, Eliane Houlette s’est émue de la « pression » et du « contrôle très étroit » qu’aurait exercé le parquet général durant ses investigations visant les époux Fillon.
Un dossier qui a pesé sur la campagne électorale de 2017, à un moment où François Fillon était haut dans les sondages.
Vendredi, Mme Houlette a « regretté » que ses propos aient été « déformés ou mal compris ». « M. Fillon n’a pas été mis en examen à la demande ou sous la pression du pouvoir exécutif », a-t-elle affirmé, ces « pressions » étaient d’ordre « purement procédural ».
Ses premières déclarations ont entre-temps déclenché une avalanche de réactions politiques, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon et surtout dans le camp LR de M. Fillon dont le jugement en correctionnelle aux côtés notamment de son épouse Penelope, est attendu le 29 juin.
Les déclarations d’Eliane Houlette montrent « que cette enquête était à charge, qu’elle était folle et qu’elle n’avait qu’un seul but : abattre François Fillon », a réagi vendredi matin sur Europe 1 Me Antonin Lévy, l’avocat du candidat malheureux à la présidentielle.
La procureure générale de Paris Catherine Champrenault a répondu vendredi à son ancienne collègue, en déplorant « que ce qui relève du fonctionnement interne et habituel du ministère public puisse être présenté comme des pressions de quelque nature que ce soit sur la conduite judiciaire du dossier » Fillon.