Principal soutien du gouvernement de Tripoli, le porte-parole de la présidence en Turquie a affirmé, samedi, que l’instauration d’un cessez-le-feu durable en Libye ne pourrait se faire qu’après le départ des forces du maréchal Khalifa Haftar de la ville stratégique de Syrte.
Pour la Turquie, principal soutien du gouvernement de Tripoli, aucun cessez-le-feu ne pourra être signé en Libye, entre le gouvernement d’Union nationale de Tripoli (GNA) et l’Armée nationale libyenne (LNA) du maréchal Haftar, tant que les forces de ce dernier n’auront pas quitté la ville de Syrte.
« Un cessez-le-feu doit être viable, ce qui veut dire que l’autre partie, la LNA de Haftar ne doit plus se trouver dans une position lui permettant de lancer, quand elle veut, une nouvelle attaque contre le gouvernement légitime », a déclaré, samedi 20 juin, à l’AFP, Ibrahim Kalin, le porte-parole de la présidence en Turquie.
« À ce stade, le GNA estime, et nous le soutenons en cela, que toutes les parties doivent retourner à leurs positions de 2015, lorsque l’accord politique libyen de Skhirat (au Maroc) a été signé, ce qui veut dire que les forces de Haftar doivent se retirer de Syrte et d’Al-Joufra », plus au Sud, a-t-il ajouté.
Les forces du GNA, après avoir repris début juin le contrôle de l’ensemble du nord-ouest du pays avec le soutien de la Turquie, restent freinées dans leur avancée vers Syrte, verrou stratégique en direction de l’Est et des plus importantes installations pétrolières du pays.
Ville natale de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi, Syrte, située à 450 km à l’est de Tripoli, a par la suite été un bastion de l’organisation État islamique (EI), avant d’être reprise en 2016 par le GNA. Elle est tombée en janvier dernier aux mains du camp du maréchal Haftar.
La Turquie appuie le GNA de Fayez al-Sarraj, reconnu par les Nations unies, face aux forces dissidentes du maréchal Haftar, soutenu notamment par la Russie, l’Égypte et les Émirats arabes unis.
Ankara et Moscou discutent actuellement pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu en Libye, en dépit de l’annulation à la mi-juin en raison d’apparentes divergences d’une visite à Istanbul de deux ministres russes.
« En Libye nous soutenons le gouvernement légitime et le gouvernement français soutient un chef de guerre illégitime et met ainsi en danger la sécurité de l’Otan, la sécurité en Méditerranée, la sécurité en Afrique du nord et la stabilité en Libye », a-t-il dit.
« Malgré tout cela, ils (les responsables français) continuent de nous critiquer. Mais nous travaillons avec les acteurs légitimes et c’est la France qui travaille avec les mauvais acteurs et les éléments illégitimes, tout en nous pointant du doigt. Cela n’a aucun sens »‘, a-t-il ajouté.