La préparation d’un raid de la communauté tchétchène à Dijon, qui a entraîné des violences inédites dans la ville du 12 au 16 juin dernier, n’était pas passée sous le radar des policiers spécialisés.
Comme le rapporte France Info, qui a pu consulter un document interne, le service du renseignement territorial de l’Aube avait tiré la sonnette d’alarme dans une note intitulée « Tchétchènes : appel à expédition punitive à Dijon ».
Les policiers ont obtenu l’information par le biais d’un message partagé sur le réseau social Snapchat le 11 juin. Un membre de la communauté tchétchène habitant à Troyes, dans l’Aube, appelait au rassemblement « pour les frères de Dijon et des alentours » à la suite d’un incident impliquant « des Arabes de 25-30 ans » et deux Tchétchènes de 19 et 15 ans, survenu la veille d’après lui. Le renseignement territorial alerte par la suite le service central à Paris, qui transmet la note à la direction régionale de Dijon et à la préfecture de l’Aube.
Si les policiers identifient correctement le raid en préparation, ils prévoient toutefois une expédition punitive de la communauté tchétchène à Dijon entre le 15 et le 19 juin. Mais les Tchétchènes se rendent dans la ville dans la nuit du 12 au 13 juin, provoquant quatre jours d’affrontements dans le quartier des Grésilles et du Mail à Chenôve.
Plusieurs habitants de Dijon, peu habitués à ce type de tensions, ont critiqué la réponse des autorités, jugée trop tardive. « Les forces étaient très mobilisées pour les manifestations du week-end. Puis, il y a eu un crescendo opérationnel, avec un dispositif lourd aux péages et en centre-ville », affirme une source policière à France Info. Vendredi 19 juin, 140 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés pour des perquisitions. Quatre Tchétchènes interpellés jeudi ont vu leurs gardes à vue prolongées.