La réforme constitutionnelle sur laquelle les Russes doivent se prononcer jusqu’à mercredi permettra à Vladimir Poutine de se maintenir potentiellement au pouvoir jusqu’en 2036, mais hormis des appels timides au boycott ou au rejet, l’opposition peine à combattre ce projet.
Depuis le début du vote la semaine dernière, les opposants russes ont dénoncé le vote sur cette réforme comme une farce, soulignant par exemple que des copies de la loi fondamentale amendée sont d’ores et déjà en vente dans les librairies.
Des libéraux aux communistes, les critiques du projet ont été nombreuses mais aucun front commun n’a émergé pour protester la réforme.
Le principal critique du Kremlin, Alexeï Navalny, qui a organisé l’été dernier de vastes manifestations à Moscou en faveur d’élections libres, a également montré peu d’intérêt.
Selon des experts, les profondes divisions au sein de l’opposition et des ruses du Kremlin ont empêché tout combat sérieux contre les plans ambitieux de Vladimir Poutine.
« Un manque de ressources, de nouveaux visages, d’enthousiasme, d’inspiration et de foi: c’est les principales sources du problème », souligne auprès de l’AFP Vitali Chkliarov, chercheur et conseiller politique qui a travaillé avec l’opposition russe.
« L’opposition en Russie ne croit pas en elle-même », résume-t-il.
Vladimir Poutine a annoncé la réforme constitutionnelle en janvier avant d’y ajouter à la dernière minute des amendements lui permettant de potentiellement se représenter pour deux mandats supplémentaires après la fin de l’actuel en 2024.