Comment lutter contre les discriminations sur le marché du travail

La France est un des pays de l’Union européenne où il existe le plus de discriminations au travail. Tel est le constat navrant dressé par deux économistes dans une note pour le Conseil d’analyse économique (CAE) sur les moyens de lutter contre ces discriminations.

« Lorsqu’on demande aux Français si la discrimination fondée sur la couleur de peau, l’origine ethnique ou la religion est répandue, près de huit sur dix répondent par l’affirmative, contre à peine six Européens sur dix », peut-on lire dans cette note*, sur la base du dernier eurobaromètre sur la discrimination. Le constat est le même au sujet des femmes ou des personnes LGBT. Mais ce ressenti est confirmé par les faits. C’est ce que montrent les méthodes de « testing » par l’envoi de CV et de lettre de motivation de candidats fictifs dotés de parcours scolaires et professionnels équivalents, pratiquée depuis 20 ans. « Les femmes sont discriminées lorsqu’elles sont en âge d’avoir des enfants, notamment dans l’accès aux postes à responsabilité. À candidature équivalente, la probabilité pour les Français blancs d’être invités à un entretien d’embauche est de 50 à 100 % supérieure à celle de Français issus de minorités non blanches. C’est beaucoup plus que dans les autres pays où des testing sur CV pour mesurer la discrimination à l’encontre de l’origine ethnique ont été menés. Les testings sur CV révèlent également que les seniors ont en moyenne 50 % de chances en moins que les jeunes d’être invités à un entretien d’embauche. Ils mettent aussi au jour une discrimination spécifique à l’encontre des musulmans », écrivent les auteurs.