Une quinzaine de personnalités ont appelé « les pouvoirs publics et la société civile » à prendre au sérieux « la lutte contre la haine antimusulmane », dans une tribune publiée mardi dans Libération.
Ces figures publiques déplorent le fait que « les musulmans sont quasi exclusivement présentés comme un corps extérieur à la société française, malveillants, par essence, conquérants, cherchant à s’approprier les territoires (géographiques, culturels, politiques) à des fins de captation du pouvoir et d’accomplissement d’un grand dessein religieux ».
« Ce ‘mythe de l’islamisation’ développe cette crainte et cette hostilité, qui sont les ressorts de la haine antimusulmane. Cette haine antimusulmane produit des discours et des actes menant à un traitement différentiel et discriminatoire appliqué aux musulmans sur la base de leur appartenance religieuse, réelle ou supposée », développent-ils dans leur tribune.
Afin de lutter contre ce fléau, ils appellent notamment les députés « à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur la ‘haine antimusulmane' ».
Celle-ci « aurait la capacité de dresser un état des lieux indépendant et objectif sur cette forme de racisme, de xénophobie », et de mettre en place des « moyens » pour « les combattre, en bonne intelligence entre le monde politique, les institutions républicaines et la société civile ».
Parmi les signataires figurent Hafid Sekhri, adjoint au maire de Lyon IXe, Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon et président fondateur de l’Institut français de civilisation musulmane, Azzedine Gaci, recteur de la mosquée Othmane (Villeurbanne) et porte-parole du Conseil théologique des imams du Rhône, Tareq Oubrou, grand imam et recteur de la mosquée de Bordeaux, et le rabbin antisioniste Gabriel Hagai.