Les Français « ne soutiendrions pas de propositions unilatérales aboutissant au retour des sanctions » anti-Téhéran

« Nous ne soutiendrions pas de propositions unilatérales aboutissant au retour des sanctions. Elles ne feraient qu’approfondir les divisions au sein du Conseil de sécurité. », a déclaré Nicolas de Rivière, le représentant permanent de la France auprès des Nations Unies.

Au cours de la réunion du Conseil de sécurité tenue en ligne le 30 juin 2020, Nicolas de Rivière, le représentant permanent de la France auprès des Nations Unies a déclaré dans le cadre de son intervention à titre national : « Le Conseil de sécurité n’a pas seulement endossé l’accord de Vienne (JCPOA) par la résolution 2231 ; il a validé une méthode, celle d’un multilatéralisme pragmatique et exigeant ; méthode qui était alors portée par ses cinq membres permanents, dans l’unité, et avec constance et exemplarité. »

En critiquant les politiques unilatérales de la Maison-Blanche, ce diplomate français a précisé: « Les trajectoires des Etats signataires ont divergé depuis la sortie des Etats-Unis de l’accord à notre grand regret et préoccupation. Nous restons attachés à préserver l’accord et à poursuivre des discussions. »

Nicolas de Rivière a ajouté: « Nous resterons guidés par les objectifs suivants : le respect de l’autorité et de l’intégrité du Conseil de sécurité des Nations unies et la volonté d’œuvrer à la stabilité et à la sécurité régionales. Nous ne soutiendrions pas de propositions unilatérales aboutissant au retour des sanctions. Elles ne feraient qu’approfondir les divisions au sein du Conseil de sécurité, et au-delà, ne seraient pas susceptibles d’améliorer la situation sur le terrain. »

« Comme l’ont déclaré les ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, le 19 juin dernier à Berlin, « nous sommes fermement convaincus que toute tentative unilatérale de recourir au mécanisme de « snapback » des sanctions aurait de graves conséquences au Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous ne soutiendrions pas une telle décision, qui serait incompatible avec nos efforts actuels pour préserver le JCPOA ». », a noté l’ambassadeur Nicolas de Rivière.

En appréciant les résultats de l’accord avec la République islamique d’Iran, le représentant de la France à l’ONU a affirmé: « Tous les membres de ce Conseil ont en commun des intérêts fondamentaux de sécurité. Ils nous rassemblent autour d’objectifs et responsabilités partagés. C’est la raison d’être de ce Conseil et l’esprit qui nous anime tous. Je veux donc croire qu’aucun d’entre nous ne risquerait un retour en arrière qui exacerberait les tensions au Moyen Orient. Le JCPOA est le résultat de compromis. »

Le Plan d’action global commun (JCPOA) signé en juillet 2015 entre l’Iran et les membres permanents du Conseil de sécurité, l’Union européenne et l’Allemagne a été validé et officialisé par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution met en relief la levée ou la suspension des sanctions onusiennes et des sanctions unilatérales américaines contre le peuple iranien.

En vertu du mécanisme défini dans la résolution 2231, tous les 6 mois, le Secrétaire général de l’ONU doit soumettre un rapport au Conseil de sécurité sur la mise en œuvre de cette résolution. Le 9ème rapport du SG de l’ONU a été présenté le 30 juin 2020 au Conseil de sécurité.

Lors de cette réunion du 30 juin organisée en ligne, tous les membres du Conseil de sécurité, à l’exception des États-Unis, ont pleinement soutenu le JCPOA. Ils ont également critiqué l’unilatéralisme des États-Unis en imposant des sanctions illégales à l’Iran.

Les États membres du Conseil de sécurité ont également critiqué le retrait américain du JCPOA en 2018. Lors de cette réunion, les représentants des États membres du Conseil de sécurité ont souligné que le prolongement de l’embargo sur les armes imposé contre l’Iran viole la résolution 2231.