L’unité militaire d’élite allemande, déstabilisée par plusieurs scandales concernant les liens de certains de ses membres avec la mouvance d’extrême droite, va être partiellement dissoute, a annoncé mardi la ministre de la Défense.
Les forces spéciales (KSK) ont « partiellement pris leur autonomie » par rapport au reste de l’armée allemande « en raison notamment d’une culture toxique de certaines personnes à leur tête », a expliqué Annegret Kramp-Karrenbauer, dans un entretien avec le quotidien Süddeutsche Zeitung.
« En conséquence, la KSK ne peut pas continuer sous sa forme actuelle », a ajouté la ministre, également présidente du parti conservateur CDU de la chancelière Angela Merkel.
Dans l’immédiat, la deuxième compagnie des forces spéciales allemandes, qui est celle où laquelle les dérapages d’extrême droite ont été les plus importants, sera dissoute sans être remplacée.
La décision du ministère de la Défense allemand fait suite à la récente disparition de 48.000 munitions et 62 kilos d’explosifs au sein du KSK, une découverte qualifiée de « troublante » et d’alarmante » par Annegret Kramp-Karrenbauer.
Dans le même temps, plusieurs membres des forces spéciales ont été identifiés comme étant proches de la mouvance ultra-nationaliste, ceci au moment où les autorités s’inquiètent d’une résurgence dans le pays du terrorisme d’extrême droite visant les migrants, les Juifs et certains responsables politiques.
« Le mur du silence est en train de se briser », a affirmé la ministre de la Défense.
Annegret Kramp-Karrenbauer a prévenu que si les membres de ces forces spéciales « n’entendaient pas ce premier coup de feu préventif, la question d’une réorganisation plus large de la KSK se poserait inévitablement ».