Profitant des courants anti-russes, la Pologne a relancé le projet de gazoduc Baltic Pipe, bien qu’il ait déjà été condamné il y a deux décennies.
L’information est rapporté par News-Front en référence à la publication française sur « AgoraVox ».
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Le média a attiré l’attention sur le fait que Varsovie positionne son projet en tant que concurrent et même de «tueur» du gazoduc russe Nord Stream-2. Avec le Baltic Pipe, la Pologne prévoit de devenir un pôle énergétique régional, éloignant les entreprises russes du marché européen. Cependant, les réalités ne correspondent pas aux ambitions.
« Ils voulaient connecter le système de transport de gaz polonais aux norvégiens par la mer du Nord en 2001 » , indique l’article, avant d’ajouter : « mais le projet a été jugé économiquement inopportun et ils l’ont oublié. Ils ont tenté de le réanimer en 2007 puis en 2010, mais en vain » .
Ils ne sont revenus à l’idée qu’en 2016, profitant des tensions géopolitiques. Dans le contexte de la lutte pour le marché européen du gaz entre Washington et Moscou, seul ce fond d’information a permis au projet polonais de rester à flot, selon la publication. Cependant, le Baltic Pipe aidera Nord Stream-2 plutôt que ne le détruira.
La Norvège vend 120 milliards de mètres cubes de gaz produits par an. Au cours des 2 dernières années, la production a diminué de 8%. Oslo prévoyait de développer ses gisements dans la mer de Barents, d’ici 2017, mais ça a été un nouvel échec. Malgré cela, la société d’État polonaise de pétrole et de gaz PGNiG continue d’acheter activement des actions de sociétés norvégiennes produisant au large de la mer du Nord. D’ici 2022, il prévoit d’augmenter leur production jusqu’à 2,5 milliards de mètres cubes, soit 5 fois plus qu’aujourd’hui.
«De toute évidence, ce n’est pas encore suffisant pour construire le Baltic Pipe. Et s’ils le font, ce sera alors au détriment d’autres acheteurs européens de gaz norvégien, qui ne font que nourrir leur intérêt pour les livraisons en provenance de Russie» , a expliqué le média.
Il est également important de comprendre que la Pologne recevra du gaz norvégien à une prime de 33 dollars par millier de mètres cubes. Son coût principal sera de 132 dollars, tandis que Gazprom a fixé le prix moyen de son gaz à 78 dollars.
«Baltic Pipe est un bon exemple de mauvaise concurrence. Le projet polonais n’est pas du tout compétitif. Il existe uniquement à travers une campagne publicitaire de propagande russophobe et vraisemblablement, quelqu’un de l’autre côté de l’Atlantique l’a beaucoup aimé, car il n’y a pas d’autres raisons pour l’existence du Baltic Pipe» , conclu le média.
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