Il est loin le temps où le port de La Rochelle-Pallice accueillait des soldats américains. Entre 1917 et 1919, 20 000 militaires américains y ont transité. Après la Seconde Guerre mondiale, et jusqu’en 1967, le port a continué à vivre à l’heure US.
Le 7 juillet, La Pallice renouera, brièvement, avec cette époque puisqu’une brigade aéromobile américaine va transiter par le port charentais avant de rejoindre l’Allemagne puis la Pologne. 60 des 80 hélicoptères (
Black Hawk, Apache et Chinook) de la 101e
Combat Aviation Brigade
et 1 500 véhicules, conteneurs et autres équipements
, selon le commandement de l’US Army en Europe, débarqueront d’un roulier actuellement en Atlantique.
Ce transit constitue une première dans le cadre de l’opération Atlantic Resolve lancée par l’administration Obama et poursuivie par celle de Donald Trump. Depuis janvier 2017, des brigades blindées et aéromobiles, directement projetées des États-Unis par voie maritime, effectuent des séjours tournants de neuf mois pour renforcer le flanc est de l’Europe face à la Russie.
D’où l’importance d’évaluer les ports maritimes ouest-européens. Il s’agit d’éprouver toutes les infrastructures portuaires de France, de Belgique, des Pays-Bas, d’Allemagne… susceptibles d’être utilisées lors d’une projection massive de matériels via la façade atlantique et la Baltique.
Voici venu le tour de La Rochelle. Une demande d’informations diffusée par le Pentagone en avril faisait état des besoins américains : un entrepôt couvert de 8 000 m2, une superficie de stockage et de transit de 90 000 m2, des parkings pour 85 hélicoptères…
Une fois déchargés, les équipements terrestres seront acheminés par voie ferroviaire (trois trains) et routière vers les camps d’Allemagne et de Pologne où se déroulent les manœuvres conjointes entre troupes US et forces alliées. Les hélicoptères seront, eux, remontés et décolleront de La Rochelle. Spectacle garanti !
Cette rotation, qui verra aussi le transit d’une brigade blindée en Belgique, intervient dans un contexte particulier. En effet, Donald Trump exige le retrait de 9 500 soldats américains d’Allemagne (sur 34 000) et leur redéploiement dans des zones encore à décider.
Un tel retrait a été âprement critiqué par des élus républicains et démocrates qui dénoncent, comme le sénateur républicain Mitt Romney un cadeau à la Russie
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