L’accusation fera connaître ce lundi ses réquisitions contre un ancien gardien des camps de concentration qui affirme ne pas avoir eu le choix, dans le cadre de l’un des tout derniers procès allemands des atrocités commises par les nazis.
Bruno Dey, 93 ans, était un garde SS en avril 1944 et avril 1945 du camp de Stutthof, situé à 40 km de la ville de Gdansk, aujourd’hui en Pologne.
Quelque 115 000 déportés ont été emprisonnés dans ce camp, dont 65 000 ont perdu la vie, selon le Mémorial Yad Vashem.
Alors âgé de 17 ans, il est jugé par la cour des mineurs pour complicité du meurtre de 5 230 prisonniers – 5 000 en « créant et maintenant des conditions qui mettent la vie en danger », 200 par gazage et 30 d’une balle dans la nuque.
Aujourd’hui boulanger à la retraite, Bruno Dey n’a jamais nié avoir été garde mais il affirme avoir été obligé d’y travailler et ne rien avoir pu faire contre la machine concentrationnaire SS.
« Je ne me sens en rien coupable pour ce qui s’est passé à l’époque », a-t-il déclaré, « je n’y ai en rien contribué autrement que par le fait d’être garde ». « Mais j’ai été obligé de le faire, c’était un ordre », s’est-il défendu.
Ses avocats affirment pour sa défense qu’il n’avait pas rejoint volontairement les SS dans le camp mais qu’il y fut affecté car sa santé ne permettait pas de le mobiliser au front.
L’accusation juge en revanche qu’il a été un rouage essentiel de la « solution finale » nazie visant les Juifs. Le verdict sera rendu le 23 juillet.