Ayant tué une gendarme, l’homme de 26 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité

Les enquêteurs en savent davantage sur l’origine du drame. L’homme de 26 ans qui a tué samedi soir une jeune gendarme en tentant d’échapper à un contrôle routier dans le Lot-et-Garonne roulait sans permis entre 130 et 160 km/h et détenait «  vraisemblablement de la cocaïne  », a affirmé lundi la procureure d’Agen Manuella Garnier.

 

«  Il transportait 165 grammes d’une poudre blanche qui devra être analysée mais qui est vraisemblablement de la cocaïne  », a-t-elle souligné lors d’une conférence de presse, ajoutant que «  les constatations réalisées ainsi que les témoignages recueillis permettent d’estimer la vitesse de son véhicule lorsqu’il a heurté la victime à environ 130 à 160 km/h  », sans traces de freinage.

Manuella Garnier a rappelé comment les gendarmes avaient d’abord tenté en vain d’interpeller une Renault Clio qui roulait à «  une vitesse excessive  », puis alerté une autre patrouille de deux gendarmes. Ceux-ci avaient alors positionné leur véhicule de service, «  gyrophare en fonctionnement, sur la route départementale 813 à hauteur de la commune de Port-Sainte-Marie  », a poursuivi la procureure. «  Lorsque le véhicule en fuite est arrivé à proximité des herses, il s’est brutalement déporté sur la gauche afin d’éviter le dispositif d’interception. Ce faisant, il a heurté l’un des deux gendarmes qui se trouvaient sur le bas-côté de la route. Le choc a été particulièrement violent. Ce gendarme est décédé quelques minutes plus tard  », a-t-elle dit.

«  Après le choc, le véhicule a pris la fuite, (mais) il a dû s’arrêter 400 mètres plus loin du fait du déclenchement des airbags  ». Il a alors tenté de s’enfuir à pied avant d’être arrêté et placé en garde à vue. «  Originaire du Lot-et-Garonne, sans profession, (il) a déjà été condamné à trois reprises, notamment pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et (…) sur la circulation routière  », selon la procureure. En garde à vue, le jeune homme a expliqué avoir refusé de s’arrêter «  par le fait qu’il conduisait sans permis, sous l’empire de stupéfiants, mais également par le fait qu’il venait de faire l’acquisition de 150 grammes de cocaïne. Il a affirmé qu’il n’avait pas vu la victime et qu’il avait pensé que le choc était dû au dispositif d’interception  ».

Même si l’homme conteste «  toute intention d’homicide  », «  une information judiciaire sera ouverte aujourd’hui (lundi) par le parquet des chefs d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger de la vie d’autrui, conduite sans permis, détention et transport illicite de produits stupéfiants en état de récidive légale  », a énuméré Manuella Garnier, selon qui «  un mandat de dépôt sera requis par le parquet  » pour cet homme qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité.