Les députés iraniens souhaitent questionner le président Hassan Rohani sur sa gestion de la crise économique, une décision qui pourrait finalement conduire à sa destitution, a rapporté lundi l’agence de presse iranienne Tasnim.
Une motion en ce sens a été signée par 120 législateurs (sur les 290 que compte le Parlement) et remise au président de l’assemblée. Pour prendre effet, celle-ci doit encore être soumise au conseil de la présidence.
« Les députés ont diverses questions à poser au président, concernant notamment les raisons de la crise du marché des changes ainsi que les prix élevés des produits de base », a expliqué le député Eqbal Shakeri.
M. Rohani avait déjà été convoqué en 2018 devant le Parlement pour justifier de sa politique sur les mêmes points, juste après le limogeage par les députés de son ministre de l’Economie, Massoud Karbassian.
La nouvelle initiative du Parlement reflète le mécontentement croissant à l’égard du gouvernement, alors que l’économie du pays n’a jamais paru aussi fragile.
La crise, alimentée par les sanctions américaines, la hausse de l’inflation, celle du chômage et les conséquences de la pandémie de coronavirus, entraîne de plus en plus d’Iraniens dans la précarité.
De nombreux analystes affirment toutefois que le chef suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, devrait réitérer son soutien à Hassan Rohani, au nom de l’unité de la classe politique qu’il a récemment appelée de ses vœux face aux multiples crises que traverse le pays.
D’après l’agence Tasnim, les députés ont également prévu d’interroger M. Rohani sur « l’erreur stratégique du gouvernement ayant permis le retrait à moindre coût des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire ».