Ayant peur du destin de l’ex-basilique Sainte-Sophie, qui pourrait être reconvertie en mosquée, l’Unesco a ehorté Ankara à entamer un dialogue avant toute décision susceptible de « porter atteinte à la valeur universelle » de ce monument du patrimoine mondial.
L’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), basée à Paris, a souligné vendredi dans un courriel que « Sainte Sophie, composante du bien ‘Zones historiques d’Istanbul’ était inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’humanité en tant que musée », ce qui « entraîne un certain nombre d’engagements et d’obligations juridiques ».
« Un État doit veiller à ce qu’aucune modification ne porte atteinte à la valeur universelle exceptionnelle du bien inscrit sur son territoire. Toute modification nécessite une notification préalable par l’État concerné à l’Unesco, puis, le cas échéant, un examen par le Comité du Patrimoine mondial », pointe l’organisation.
L’Unesco a fait part de « ses préoccupations à la Turquie dans plusieurs courriers » et via un message transmis à son ambassadeur auprès de l’agence jeudi soir.
« Le bien ‘Zones historiques d’Istanbul’ est inscrit notamment pour ‘son intégration unique de chef d’œuvres architecturaux qui reflètent la rencontre de l’Europe et de l’Asie au cours de plusieurs siècles' », rappelle l’agence.
« ‘Saint Sophie est devenue un modèle pour toute une famille d’églises, et plus tard de mosquées. Les mosaïques des palais et églises de Constantinople ont influencé les arts tant en Orient qu’en Occident' », conclut l’Unesco.