Des dizaines de manifestants libanais se sont rassemblés devant l’ambassade des Etats-Unis lourdement protégé à Beyrouth, dénonçant ce qu’ils ont qualifié d’ingérence américaine dans les affaires du Liban, tandis que certains scandaient leur soutien au groupe chiite Hezbollah.
La foule a lancé des pierres sur la police anti-émeute tandis que des canons à eau ont repoussé ceux qui tentaient de s’approcher du bâtiment retranché derrière des barbelés.
Les émeutiers ont brûlé des drapeaux américains et des faux billets verts, qualifiant les États-Unis de « mère du terrorisme ». La police anti-émeute a finalement réussi à disperser la foule.
Mardi, le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, a vivement critiqué l’ambassadrice américaine à Beyrouth l’accusant d' »ingérence » dans tous les domaines de la vie publique au Liban et de se comporter comme son « chef militaire ».
Il s’agit de la première réaction officielle de M. Nasrallah depuis les propos virulents de Dorothy Shea contre le puissant mouvement chiite allié de l’Iran, désigné notamment par Washington comme groupe terroriste.
Elle l’a qualifié « d’organisation terroriste », l’accusant d’avoir « siphonné des milliards de dollars qui auraient dû aller dans les coffres du gouvernement ».
Selon M. Nasrallah, la diplomate « s’ingère dans les nominations (administratives), le gouvernement et la situation économique ».
« Le plus dangereux est de liguer les Libanais les uns contre les autres », a-t-il averti, accusant Mme Shea de se rendre chez des dirigeants politiques « pour les monter contre le Hezbollah » en vue de provoquer « une guerre civile ».
M. Nasrallah a fait savoir que son bloc parlementaire allait demander au ministre libanais des Affaires étrangères de « convoquer » l’ambassadrice afin de la contraindre à « respecter les conventions internationales ».