Les obsèques du maire de Séoul Park Won-soon, qui s’est suicidé après avoir été accusé de harcèlement sexuel, se sont déroulées lundi 13 juillet en dépit d’une pétition, signée par un demi-million de personnes, contre cette cérémonie organisée par la ville.
Park Won-soon, un ancien avocat des droits de l’Homme, était une figure emblématique du Parti démocrate (centre gauche) au pouvoir.
Il dirigeait depuis 2011 la gigantesque capitale de la Corée du Sud, qui compte environ dix millions d’habitants, soit presque un cinquième de la population du pays.
Son corps a été découvert vendredi 10 juillet dans la montagne à la périphérie de Séoul, au lendemain d’un dépôt de plainte, par son ancienne secrétaire, pour des faits d’abus sexuel.
Plus de 20 000 personnes sont venues lui rendre un dernier hommage. Lors de cette cérémonie, sa fille a déclaré « avoir ressenti la joie de (s)on père en rencontrant les citoyens un par un ».
Une pétition s’opposant à cette cérémonie et mise en ligne sur le site internet de la présidence a recueilli plus de 500 000 signatures.
« La population doit-elle assister durant cinq jours aux funérailles d’un responsable politique de premier plan qui s’est suicidé à la suite d’accusation de harcèlement sexuel », s’interroge la pétition qui demande « quel genre de message cela envoie ».
Park Won-soon est de loin la plus haute personnalité politique de Corée du Sud à être impliquée dans une affaire de harcèlement sexuel.
Dans une société sud-coréenne demeurée profondément patriarcale, le mouvement mondial #MeToo, qui encourage les femmes à dénoncer les viols ou les harcèlements dont elles sont victimes, a fait tomber ces deux dernières années des dizaines de personnalités masculines éminentes, et ce dans tous les domaines.