Des combats meurtriers signalés à la frontière arméno-azérie

Au moins trois soldats azerbaïdjanais auraient été tués et plusieurs autres blessés lors des violents combats qui ont éclaté dimanche sur une partie de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

La porte-parole du ministère arménien de la Défense, Shushan Stepanian, a déclaré que les forces azerbaïdjanaises avaient bombardé un avant-poste de l’armée arménienne dans le nord de la province de Tavush lors d’une tentative ratée de s’en emparer. Stepanian a déclaré que l’agresseur a été repoussé par les soldats arméniens qui y étaient stationnés et qui lui ont infligé des pertes ;

« Il n’y a pas de pertes du côté arménien », a-t-elle écrit sur Facebook.

Selon Shushan Stepanian, plus tôt dans l’après-midi, un véhicule militaire transportant des soldats azerbaïdjanais a tenté de traverser la province de Tavush « pour des raisons qui nous échappent ». Les soldats ont fui et laissé le véhicule derrière eux après des coups de feu d’avertissement tirés du côté arménien, a déclaré la responsable.

Pour sa part, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a déclaré que les forces arméniennes appuyées par des tirs d’artillerie avaient attaqué ses postes frontaliers dans le district azerbaïdjanais occidental de Tovuz, en bordure de Tavush. Il a indiqué que deux militaires azerbaïdjanais sont morts et que cinq autres ont été blessés.

Le ministère a fait état d’un troisième décès azerbaïdjanais au combat dimanche soir.

Les combats se seraient poursuivis jusqu’aux premières heures de lundi. Le ministère de la Défense à Erevan a déclaré que les troupes azerbaïdjanaises ont utilisé un char de combat et des mortiers pour pilonner le même poste de l’armée arménienne.

« Les tirs se poursuivent périodiquement avec une intensité variable », a déclaré Stepanian, porte-parole du ministère, peu après minuit. Aucun soldat arménien n’a été tué ou blessé, a-t-elle ajouté.

L’armée azerbaïdjanaise a affirmé, quant à elle, que les forces arméniennes tiraient au mortier non seulement sur les positions frontalières azerbaïdjanaises, mais également sur un village azerbaïdjanais voisin.

Stepanian a insisté, dans un autre post sur Facebook publié pendant la nuit, sur le fait que les unités de l’armée arménienne ne visent que les installations militaires azerbaïdjanaises.

Les deux parties se sont accusées mutuellement de l’escalade. Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a accusé Erevan d’avoir accru les tensions dans la zone de conflit du Haut-Karabakh et de chercher à « s’emparer de plus de territoire ».

La porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères, Anna Naghdalian, a insisté sur le fait que les combats ont été déclenchés par les « tentatives d’infiltration azerbaïdjanaises des positions arméniennes ».

Naghdalian a également tweeté que les ministres arméniens des Affaires étrangères et de la Défense sont « en contact permanent » avec les médiateurs américains, russes et français qui co-dirigent le groupe de Minsk de l’OSCE au sujet de la dernière escalade.

Les médiateurs avaient exhorté les parties en conflit à renforcer le régime de cessez-le-feu lors d’une vidéoconférence du 30 juin avec les ministres des affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais. Dans une déclaration commune, ils avaient réitéré qu’« il n’y a pas de solution militaire au conflit ».

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a rejeté cette affirmation et a fustigé les coprésidents du groupe de Minsk la semaine dernière. Il a également menacé de se retirer des « négociations inutiles » avec Erevan.

Les deux parties en conflit avaient signalé des violations mortelles du cessez-le-feu dans la même zone frontalière au début de cette année. En mars, l’armée arménienne a affirmé avoir déjoué deux incursions tentées par des troupes du Service national des gardes-frontières d’Azerbaïdjan. Aucun incident majeur n’y a été signalé au cours des mois suivants.

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