L’UE cherche des voies pour sanctionner la Turquie

Le 13 juillet, Bruxelles s’est montré mécontent face aux agissements d’Ankara et a commencé à examiner des options pour contraindre Ankara à respecter ses obligations internationales.

Mais son action est limitée par la crainte d’une nouvelle crise des réfugiés, si la Turquie décide de leur ouvrir ses frontières vers l’Europe, fermées depuis l’accord de 2016.

Le chef de la diplomatie européenne a reconnu qu’il n’avait pas été possible de trouver une position commune face à Ankara au cours de la première réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne organisée à Bruxelles depuis quatre mois.

« Je présente mes propres conclusions », a précisé Josep Borrell au cours de sa conférence de presse.

« Nos relations avec la Turquie sont mises à mal avec les mesures unilatérales de la Turquie qui vont contre nos intérêts », a-t-il souligné. « Ces mesures doivent cesser », a-t-il averti.

M. Borrell s’est rendu à Ankara il y a une semaine et ses entretiens avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu ont été difficiles.

Plusieurs ministres ont dit leur préoccupation et leur inquiétude face aux décisions prises par le pouvoir turc.

Mais tous ont insisté sur l’importance du partenariat avec la Turquie, également membre de l’Otan.

Un lourd contentieux oppose néanmoins Ankara et ses partenaires de l’UE.

La Turquie soutient militairement le gouvernement d’union nationale en Libye et est accusée de violer l’embargo des Nations unies sur les livraisons d’armes à ce pays.

Ankara mène par ailleurs des forages dans la zone économique maritime de Chypre jugés illégaux et sanctionnés par l’UE.

La Turquie combat en Syrie les forces kurdes, alliées à la coalition internationale contre l’Etat islamique, à laquelle appartiennent plusieurs membres de l’UE.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est par ailleurs accusé de violer les droits de l’homme dans son pays et sa décision de transformer en mosquée l’ex-basilique Sainte-Sophie, un haut lieu de l’orthodoxie, est vécue comme une « provocation » en Grèce.