La Cour de cassation de Manama a confirmé lundi la condamnation à mort de deux Bahreïnis pour le meurtre d’un policier en 2014 après avoir examiné l’affaire pour la deuxième fois à la suite d’accusations de torture.
La Cour de cassation, la plus haute juridiction du royaume de Bahreïn, avait confirmé, une première fois, la condamnation à mort de Mohammed Ramadan et Hussein Moussa, des chiites, en 2015.
Ce verdict a été annulé après l’apparition d’un rapport médical du ministère de l’Intérieur qui n’avait pas été divulgué auparavant et qui semble corroborer, selon Human Rights Watch, des allégations de torture.
Mais la cour d’Appel a rétabli les peines en janvier 2020, ce qui a été condamné par Amnesty International qui a estimé que le procès reposait sur des « aveux arrachés sous la torture ».
Lundi, Haroun al-Zayani, un responsable du bureau du procureur général a déclaré que « la Cour de cassation a confirmé aujourd’hui la condamnation à mort de deux accusés pour le meurtre d’un policier et tentative de meurtre d’autres policiers (…) lors d’un guet-apens en 2014 pendant lequel a été utilisé un engin explosif ».
Sayed Alwadaei, directeur de l’ONG Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD), a dénoncé le jugement, dans un communiqué depuis Londres.
« Le verdict d’aujourd’hui est une nouvelle tache sombre pour les droits de l’Homme au Bahreïn et démontre la mainmise du régime sur le système judiciaire corrompu du pays », a-t-il dit.
« Cette horrible injustice n’aurait pas pu se produire sans l’acceptation tacite des alliés occidentaux du Bahreïn », a ajouté M. Alwadaei.
Selon lui, le jugement est final et les deux hommes peuvent être exécutés s’ils ne sont pas graciés par le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa.