Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde, lundi 13 juillet, le Liban contre les conséquences d’un retard dans l’adoption de réformes.
Depuis plusieurs mois, le Liban vit la pire crise économique de son histoire, marquée par une dépréciation inédite de sa monnaie, une explosion de l’inflation et des restrictions bancaires draconiennes sur les retraits et les transferts à l’étranger.
Le pays, en défaut de paiement, a adopté un plan de relance fin avril et promis des réformes mais les négociations sont au point mort. En cause : des divergences internes sur la répartition des pertes entre l’Etat et ses créanciers – la banque centrale et les banques locales en premier lieu – et sur l’estimation d’autres pertes du secteur bancaire. Selon des observateurs, les luttes des factions politiques libanaises « pour leur intérêt personnel » empêchent également toute avancée.
Les pertes sont estimées par le gouvernement à 241 000 milliards de livres libanaises, soit 69 milliards de dollars selon un taux de change révisé à 3 500 livres pour un dollar, alors que le taux officiel est de 1 507 livres pour un dollar. Une commission parlementaire a contesté les chiffres du gouvernement, présentant une évaluation inférieure. Beyrouth espère obtenir une aide d’environ 10 milliards de dollars de la part du FMI.
Vendredi, une séance de discussions techniques s’est tenue pour évoquer l’épineux dossier de l’électricité et les réformes nécessaires au redressement de ce secteur, symbole de la déliquescence des services publics. Depuis plusieurs jours, les habitants font face à des coupures de courant draconiennes. Près de la moitié de la population libanaise vit dans la pauvreté et 35% de la population active est au chômage.