Emmanuel Macron a été interpellé par des « gilets jaunes »

Le 14 juillet soir, Emmanuel Macron a été interpellé par des « gilets jaunes » au sujet des violences policières, alors qu’il se promenait dans le jardin des Tuileries avec son épouse, l’un d’eux lui demandant de « virer la Brav » (brigades de répression de l’action violente).

France’s President Emmanuel Macron wearing a protective face mask with a blue-white-red coloured ribbon gestures while speaking with schoolchildren in a classroom during a visit to the Pierre de Ronsard elementary school in Poissy, France, May 5, 2020, as France readies to face an ease in the coronavirus lockdown measures. Ian Langsdon/Pool via REUTERS TPX IMAGES OF THE DAY

Une vidéo postée sur la page Facebook « Gilets Jaunes Infos » montre plusieurs personnes qui, en l’apercevant, se mettent à chanter « On est là » — l’air de ralliement des « gilets jaunes » –, scandent « Macron démission » et « tu vas virer ».

Celui qui filme, et que les gardes du corps tentent d’éloigner, s’exclame avec stupéfaction « c’est incroyable, on tombe sur la bête noire ».

Le petit groupe de « gilets jaunes » se met à suivre le couple présidentiel, couvrant par ses huées les appels au calme du président qui décide alors de venir leur parler.

« Pourquoi vous avez remis la Brav, c’est des violents », lui crie l’homme qui filme, en ajoutant « vous êtes mon employé », ce à quoi Emmanuel Macron répond « c’est pas le président de la République qui fait ça » et « y en a chez vous qui sont violents ».

« On est un jour férié, je me balade avec mon épouse et vous m’interpellez », regrette-t-il.

Les Brav, des unités à moto, ont été remises en service pour intervenir lors des manifestations des « gilets jaunes ».

« Soyez cool », répond le président en souriant, ce qui détend l’atmosphère. « On a respiré du gaz à mort y a une heure », répond l’homme qui filme, allusion sans doute à la manifestation parisienne pour l’hôpital marquée par des heurts avec les forces de l’odre.

« Vous n’êtes pas des modèles de respect non plus », lui réplique Emmanuel Macron, « il y en a chez vous qui sont violents », « les gens, ils en ont marre des samedis », poursuit-il.

« Mais vous savez qu’il y a des problèmes », rétorque le « gilet jaune », en citant « le pouvoir d’achat, la justice fiscale » mais aussi l’affaire Balkany et la réforme des retraites.

« Pourquoi la police s’est mise là, parce que vous n’avez pas fait que manifester, ça a cassé massivement », fait valoir le président, sous les protestations du petit groupe qui lui lance « tu vas pas dans les manifs ! ».

« Le sentiment d’injustice, je l’entends », argumente le chef de l’Etat.

Visiblement ravi d’avoir pu parler au chef de l’Etat, le « gilet jaune » le remercie et s’écrie « j’arrive même pas à le maudire ». « Tant mieux ! », lui répond le chef de l’Etat.

Emmanuel Macron a reconnu dans son interview mardi midi être l’objet d’une « détestation » par certains, alimentée selon lui par ses « maladresses ».