Le départ d’Elyes Fakhfakh entraîne la recherche d’un nouveau Premier ministre

De nouvelles négociations marathon ont débuté jeudi, au lendemain de la démission du gouvernement, pour trouver un Premier ministre qui obtienne la confiance du Parlement d’ici septembre.

Dans le cas contraire, la Tunisie devra de nouveau organiser des élections législatives.

C’est une course contre la montre qui vient de commencer en Tunisie. Au lendemain de la démission du gouvernement d’Elyes Fakhfakh sous la pression d’Ennahda, le président de la République Kaïs Saïed doit trouver un nouveau Premier ministre.

C,et universitaire indépendant très largement élu en octobre mais dépourvu de parti, se voit confier la lourde tâche de désigner dans les dix jours un candidat. Ce dernier aura ensuite un mois pour rassembler une majorité au sein d’un Parlement profondément fragmenté.

Cela augure d’une nouvelle série de pourparlers ardus, cinq mois après la formation laborieuse du gouvernement sortant.

« Kaïs Saïed marche sur la corde raide », souligne le politologue Slaheddine Jourchi, estimant qu’avec l’échec du gouvernement Fakhfakh, sa marge de manœuvre s’est réduite. À défaut d’une approche plus souple, il pourrait « placer le pays dans une situation délicate avec potentiellement des élections anticipées ».

Ennahda a poussé le gouvernement vers la sortie après avoir tenté, en vain, de reconfigurer une coalition gouvernementale au sein de laquelle il se sentait marginalisé. Il était allié contre son gré à des partis revendiquant, comme Kaïs Saïed, les valeurs de la révolution, et peu enclins aux compromis.

« Nous allons assister à une transition d’une coalition basée sur les valeurs de la révolution de 2011 à une position plus pragmatique, construite sur les intérêts politiques », prédit Slaheddine Jourchi.

Ennahda, qui ne dispose que de 54 sièges sur 217 bien qu’étant le principal parti au Parlement, souhaite intégrer dans la coalition gouvernementale le parti libéral laïc Qalb Tounes du patron de télévision Nabil Karoui. Deuxième formation au Parlement, Qalb Tounes a fait alliance avec Ennahda après avoir fait campagne contre ce parti.

Reste à savoir si le président Saïed, un farouche indépendant hostiles aux arrangements partisans, cherchera à désigner un candidat de consensus ou profitera de la situation pour passer en force.