La conversation téléphonique entre Vladimir Poutine et son homologue turc

Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde contre les tentatives d’aggraver encore les tensions dans la zone de conflit du Haut-Karabakh lors d’un entretien téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lundi.

Les deux hommes ont discuté des récents affrontements meurtriers à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan lors de la conversation téléphonique qui, selon le Kremlin, a eu lieu « à l’initiative de la partie turque ».

« Vladimir Poutine a souligné l’importance de prévenir toute mesure susceptible de provoquer une escalade des tensions », a rapporté le Kremlin dans un communiqué.

« Les deux présidents se sont prononcés en faveur d’une résolution du conflit par des moyens pacifiques, par des pourparlers, et se sont déclarés prêts à coordonner leurs efforts pour stabiliser la région », a-t-il déclaré.

Le bureau d’Erdogan a également déclaré que les deux dirigeants ont parlé de la « tension entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan » mais n’ont donné aucun détail.

La Turquie a rendu l’Arménie responsable des hostilités à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui ont éclaté le 12 avril et se sont poursuivies pendant plusieurs jours, faisant au moins 17 morts des deux côtés. Elle s’est engagée à continuer à soutenir fermement l’Azerbaïdjan dans le conflit du Karabakh, y compris par une assistance militaire.

Lors d’une réunion avec de hauts responsables militaires azerbaïdjanais le 16 juillet, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a promis que l’Arménie serait « amenée à rendre des comptes » et « serait noyée sous ce complot ». Le Conseil national de sécurité d’Erdogan a déclaré par la suite qu’Ankara « soutiendra toute décision de l’Azerbaïdjan ».

L’Arménie a condamné ces déclarations inhabituellement fortes qui évoquent la possibilité d’une intervention turque dans le conflit du Karabakh. Elle a qualifié la Turquie de « menace pour la sécurité de l’Arménie et de la région ».

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a exhorté Ankara à faire preuve de retenue dans sa réaction aux escarmouches entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan lors d’un appel téléphonique du 23 juillet avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu.

La Russie est alliée à l’Arménie et a des milliers de troupes stationnées dans l’État du Caucase du Sud. En revanche, la Turquie a des liens étroits avec l’Azerbaïdjan, cimentés par les affinités ethniques et culturelles entre les deux nations turques.

Erdogan a téléphoné à Poutine quelques heures après l’annonce que les armées azerbaïdjanaise et turque commenceraient mercredi des exercices militaires communs dans différentes parties de l’Azerbaïdjan. Une courte vidéo diffusée par le ministère azerbaïdjanais de la Défense montre un convoi de camions militaires turcs transportant des soldats et des armes lourdes entrant dans la région azerbaïdjanaise du Nakhitchevan avant les exercices.