Quelque 1 500 personnes ont été évacuées mercredi du vaste campement de migrants situé au bord du Canal de Saint-Denis à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), au terme d’une opération qui s’inscrit dans une volonté du gouvernement d’empêcher toute installation de camp de fortune à Paris et dans sa proche banlieue.
L’opération d’évacuation et de mise à l’abri des migrants vers différents centres d’hébergement et gymnases d’Ile-de-France a débuté peu après 6H00 et s’est achevée à 11H00, a constaté une journaliste de l’AFP.
« Cette opération est la suite logique de toutes celles que nous avons conduites déjà depuis plusieurs mois », a déclaré sur place à la presse le préfet de police de Paris Didier Lallement.
« Je souhaitais évacuer les campements qui étaient en périphérie de Paris et faire en sorte que sur l’ensemble du secteur de la police de Paris et des trois départements limitrophes (les migrants) ne se regroupent pas dans des camps », a-t-il ajouté, précisant que près de 1 500 personnes seront mises à l’abri.
Le préfet a également invoqué le risque sanitaire lié à l’épidémie du Covid-19 pour justifier l’évacuation.
Au bord du canal de Saint-Denis, au nord-est de la capitale, de nombreuses personnes ont attendu de longues heures avant d’être prises en charge par des agents de la préfecture et d’embarquer dans des bus. La confusion a régné en début de matinée, provoquant des mouvements de foule et obligeant la police à filtrer les sorties du campement.
En fin de matinée les pelleteuses et les équipes de nettoyage s’affairaient à débarrasser les tentes, amas de vêtements et objets laissés sur place.
« Les gens sont épuisés, pour certains c’est la dixième évacuation, ils savent qu’ils vont se retrouver dans des gymnases et la moitié va se retrouver dès ce soir à la rue », regrette Silvana Gaeta du collectif Solidarité Migrants Wilson.
« Ils poussent les migrants hors de Paris et surtout hors de la vue des gens, bien cachés comme cela les gens pensent que tout se passe bien et que les migrants sont bien hébergés et bien pris en charge. Ce qui est faux », affirme la bénévole, qui effectuait des distributions de repas sur ce lieu majoritairement constitué d’hommes seuls, originaires de la Corne de l’Afrique ou d’Afghanistan.