Le coronavirus aura-t-il raison de la présidentielle américaine qui doit avoir lieu en novembre ? Jusqu’ici Donald Trump n’avait fait aucune déclaration sur l’éventualité d’un report.
Mais le président américain semble avoir changé son fusil d’épaule. Pour la première fois, le milliardaire républicain a évoqué un possible report du scrutin. Il dénonce des risques de fraude liés selon lui à l’épidémie de Covid-19.
« Avec le vote par correspondance (…) 2020 sera l’élection la plus inexacte et la plus frauduleuse de l’Histoire », a-t-il tweeté. « Ce sera une véritable honte pour les États-Unis. Reporter l’élection jusqu’à ce que les gens puissent voter normalement, en toute sécurité ? ? ? » a-t-il ajouté. Le tweet présidentiel évoquant la possibilité d’un report du scrutin a été envoyé quelques minutes après l’annonce d’une chute historique du PIB américain au deuxième trimestre (-32,09 %) sous l’effet de la pandémie de Covid-19.
Seul le Congrès a le pouvoir de décider du report d’une élection présidentielle. Plusieurs États américains veulent rendre le vote par courrier plus accessible afin de limiter autant que possible la propagation du Covid-19. Nombreux d’entre eux autorisent ce système de vote depuis des années et n’ont pas signalé de problèmes majeurs, à part des incidents isolés.
Depuis plusieurs semaines, Donald Trump, confronté à des sondages très défavorables, brandit pourtant le spectre de fraudes massives. Ses propos sur ce thème ont poussé fin mai Twitter à signaler pour la première fois l’un de ses tweets comme étant trompeur. Fin avril, son adversaire démocrate Joe Biden avait prédit que le milliardaire ferait son possible pour reporter l’élection.
« Souvenez-vous de ce que je vous dis, je pense qu’il va essayer de faire reporter les élections d’une manière ou d’une autre, trouver des raisons pour lesquelles elles ne peuvent pas avoir lieu », avait-il lancé. Quelques jours plus tard, Donald Trump, interrogé lors d’un point de presse à la Maison-Blanche, avait catégoriquement écarté cette hypothèse. « Je n’ai jamais envisagé de changer la date (…) Pourquoi est-ce que je ferais cela ? » avait-il répondu, évoquant « la propagande » du camp démocrate.