Cela fait deux semaines que Lamine Diakité dort dehors, depuis que son bidonville a brûlé dans le sud de l’Espagne. Comme lui, des centaines de migrants saisonniers agricoles, pour la plupart sans papiers, sont abandonnés à leur sort en plein rebond de la pandémie.
«Nos cabanes ont été brûlées, nous sommes plus de 200 à nous être retrouvés dans la rue et nous n’avons reçu aucune aide d’urgence», ce qui «en pleine pandémie présente un risque pour nous et pour la population», résume ce Malien de 32 ans.
Pour protester et exiger un toit, Lamine et d’autres saisonniers provenant d’Afrique subsaharienne dorment sur la place de la mairie de Lepe, petite ville andalouse connue pour ses fraises.
Les mains de ces migrants pour la plupart illégaux, arrivés d’Afrique sur des embarcations de fortune, sont précieuses en Espagne, un pays qui alimente l’ensemble de l’Europe en fruits et légumes.
Mais à Lepe, ils vivent dans des bidonvilles sans électricité ni eau courante, qu’ils fabriquent avec du plastique, des palettes ou des matelas ou qu’ils se vendent entre eux pour 250 euros (environ 270 francs).