Malgré le retrait des troupes fédérales, Portland ne se calme pas

Après le retrait partiel des troupes fédérales déployées à Portland, des manifestants ont assuré ce week-end qu’ils allaient poursuivre la lutte qu’ils mènent depuis des semaines dans cette ville du nord-ouest des Etats-Unis.

Sierra Boyne, une Afro-Américaine âgée de 19 ans, a déclaré à l’AFP que les protestations n’allaient pas s’éteindre. Vêtue d’une veste portant une croix rouge signalant qu’elle peut apporter de premiers soins en cas de blessure, elle a pris à témoin une foule d’une centaine de personnes qui l’entourait.

« Au vu de l’énergie » qui règne parmi les protestataires, « le mouvement ne va pas s’arrêter tant qu’il n’y aura pas un changement définitif », a-t-elle dit. Et cela même s’il n’y a pas unanimité sur les revendications.

La zone qui a récemment été le théâtre d’affrontements, le quartier qui entoure le tribunal fédéral de Portland, a été généralement calme samedi et dimanche. Mais des heurts ont eu lieu ailleurs à Portland entre des policiers et une foule qui leur lançait des bouteilles.

Après des jours d’une colère renforcée par le déploiement de troupes fédérales par le président Donald Trump, l’odeur du gaz lacrymogène persiste dans certains quartiers.

Une grande partie de la tension qui avait longtemps régné s’est dissipée. Mais plusieurs manifestants ont assuré comme Sierra Boyne qu’ils n’allaient pas reculer.

Des dirigeants du mouvement Black Lives Matter, intervenant devant plusieurs milliers de personnes, les ont appelés à « recentrer » leurs efforts.

Pour eux, l’accent ne doit plus porter désormais sur l’exigence de retrait des troupes fédérales mais revenir sur les demandes initiales de justice raciale qui ont animé de très nombreuses manifestations à travers les Etats-Unis à la suite de la mort de George Floyd, cet Afro-Américain décédé après son arrestation par la police en mai à Minneapolis.

Le calme relatif qui a régné à Portland ces derniers jours s’est installé après que Washington a accepté de retirer les troupes fédérales dans le cadre d’un accord avec Kate Brown, la gouverneure de l’Oregon, l’Etat dans lequel se trouve Portland.

L’accord prévoyait que la police de l’Etat soit déployée pour protéger le tribunal fédéral des attaques des manifestants.

Toutefois, plusieurs membres du mouvement de protestation ont assuré que le départ progressif des troupes fédérales qui opéraient en tenue de camouflage ne mettrait pas fin aux rassemblements contre ce qu’ils considèrent comme le racisme systémique des forces de police.