Sur le fond des tensions avec Ankara, Athènes souhaite un sommet d’urgence de l’UE

La Grèce souhaite qu’il y ait en urgence une réunion des ministres européens des Affaires étrangères sur la Turquie et sur ses activités de recherche d’hydrocarbures en Méditerranée orientale, a annoncé mardi le bureau du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Athènes avait la veille accusé Ankara de « menacer la paix » en Méditerranée orientale, estimant que la présence dès lundi dans cette zone maritime du navire sismique de recherche turc Oruç Reis constituait « une nouvelle escalade grave » et « montrait » le « rôle déstabilisant » de la Turquie.

La Grèce « n’acceptera aucun chantage » et « défendra sa souveraineté et ses droits souverains », avait ajouté le ministère grec des Affaires étrangères.

La marine grecque a localisé mardi l’Oruç Reis au sud-est de l’île de Crète : il est escorté par une flottille turque, le tout sous la surveillance de bâtiments de guerre grecs.

La Turquie a précisé que ce bateau procéderait à ses recherches du 10 au 23 août dans une zone située entre la Crète, dans le sud de la Grèce, et Chypre et au large de la ville turque d’Antalya.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait dénoncé dimanche les mouvements « extrêmement préoccupants » de la marine turque en Méditerranée après la signature d’un accord maritime entre l’Egypte et la Grèce. Cet accord vise à délimiter les frontières maritimes entre ces deux pays et semble être une réponse directe à un accord similaire conclu en novembre dernier entre la Turquie et le gouvernement officiel libyen qui a son siège à Tripoli.

Le pacte turco-libyen, aux termes duquel l’espace maritime de la Turquie est considérablement élargi, a suscité la colère de la plupart des États situés en Méditerranée orientale, à commencer par la Grèce.

La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l’appétit des pays riverains comme la Grèce, Chypre, la Turquie, l’Égypte et Israël.