Des associations d’aide aux migrants de Calais ont annoncé avoir saisi ce vendredi 14 août la Défenseure des droits ainsi que sept rapporteurs spéciaux des Nations unies relatifs aux droits humains pour les « alerter sur les conditions de vie inhumaines » des réfugiés.
Treize associations, parmi lesquelles l’Auberge des Migrants, Médecins du Monde et le Secours Catholique, ont ainsi appelé ces institutions « à dénoncer les exactions récurrentes commises par les pouvoirs publics et à intervenir auprès d’eux afin de les faire enfin cesser », ont-elles écrit dans un communiqué.
Si les conditions dans lesquelles vivent les personnes exilées sont « indignes depuis longtemps », force est de constater que « depuis la fin de l’état d’urgence sanitaire » et « la nomination de Gérald Darmanin à la tête du ministère de l’intérieur », la situation des exilés à Calais « n’a fait que se détériorer ».
En cause, les « évacuations » brutales de plusieurs campements ensuite « grillagés », et la « réduction dramatique des services vitaux que sont les distributions alimentaires, l’accès aux douches ou encore aux points d’eau ».
S’appuyant sur « 65 témoignages » partagés entre le 10 juillet et le 12 août par des personnes exilées, des membres d’associations et des habitants, elles dénoncent « les violations du droit à l’eau », « à l’assainissement », « à la santé » ainsi « qu’à l’alimentation ».
Elles rapportent :
« Une des personnes exilées présentes à Calais déclare ainsi ‘j’ai faim et soif tous les jours. J’ai froid toutes les nuits. Je me sens très faible physiquement. L’un de mes amis est tombé très malade à cause de la situation. Pendant 3 jours, il avait des vertiges, il avait chaud puis froid et il tremblait sans arrêt' ».
Dans cette saisine, les associations alertent également sur « les évacuations forcées », « les expulsions croissantes de terrains où survivent les personnes exilées » ainsi que sur « les violences physiques, les confiscations d’effets personnels et les interpellations qui en découlent ».
En 2017, le Défenseur des droits Jacques Toubon s’était déjà inquiété d’atteintes aux droits « d’une exceptionnelle et inédite gravité » à Calais, où les pouvoirs publics empêchent toute réinstallation de campement.