Alors que républicains et démocrates négocient un plan de soutien à l’économie américaine pour gérer la crise du Covid-19, la poste américaine (USPS, pour United States Postal Service) se retrouve au cœur de la bataille de l’élection présidentielle.
Une partie des fonds prévus par ce plan doit, en effet, être allouée à l’USPS, qui est chargée de gérer le système de vote par courrier ouvert aux Américains souhaitant, en pleine épidémie, voter à distance. Donald Trump a expliqué, dans une interview donnée sur Fox Business Network jeudi 13 août, qu’il refusait de financer l’USPS, dont le système est « frauduleux », selon lui. Le camp démocrate accuse le président de vouloir empêcher une partie des citoyens de voter.
« Ils veulent 3,5 milliards de dollars pour quelque chose qui se révélera frauduleux. C’est essentiellement de l’argent pour les élections », a déclaré Donald Trump sur Fox Business Network. Le président américain répète régulièrement, sans pour autant fournir de preuves, que le vote par courrier encourage la fraude électorale. Or, de nombreux experts estiment qu’il n’y a que très peu d’éléments pour appuyer cette thèse.
Sans cet argent supplémentaire, a reconnu Donald Trump, le service postal n’aura pas les ressources pour gérer le flot de bulletins d’électeurs voulant éviter les bureaux de vote pendant la pandémie de Covid-19. « Si nous n’acceptons pas l’accord, cela signifie que [l’USPS] ne pourra pas avoir cet argent, cela signifie qu’ils ne pourront pas avoir le vote par courrier universel », a assumé le locataire de la Maison Blanche.
Selon une enquête du Pew Research Center, datée du 13 août, seuls 17% des Américains qui comptent voter pour Donald Trump prévoient de le faire par courrier. Du côté du démocrate Joe Biden, la tendance est largement inverse : 60% de ses soutiens comptent voter par courrier. Selon le New York Times, 76% des Américains pourraient voter par correspondance en novembre prochain.
L’USPS, en difficulté depuis des années en raison de la baisse des volumes de courrier et de l’essor du numérique, a publié une perte nette de 2,2 milliards de dollars au titre du deuxième trimestre. Au total, il a accumulé 80 milliards de pertes depuis 2007.