En Italie, les arrivées de migrants ont augmenté de 150% en l’espace d’un an, selon les autorités italiennes. La plupart de ces migrants viennent de Tunisie, un pays qui connaît un fort taux de chômage et une instabilité politique.
L’arrivée de migrants en Italie a augmenté de près de 150 % au cours des douze derniers mois, la majorité arrivant de Tunisie, a déclaré samedi la ministre de l’Intérieur italienne.
L’Italie a connu des difficultés ces derniers mois pour faire face à l’arrivée de centaines de migrants sur ses rives méridionales, une tâche compliquée par les mesures de sécurité dues à la crise sanitaire du coronavirus.
Selon la ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese, la difficulté n’est pas réellement dans le nombre d’arrivées mais du travail supplémentaire requis par ces mesures.
« Des prélèvements sont effectués, et lorsqu’ils sont positifs, la personne doit être traitée pendant que les autres doivent observer une quarantaine de quatorze jours », a ajouté la ministre.
Tandis que la frustration monte parmi les maires locaux, le gouvernement a mobilisé des ferrys pour maintenir les migrants en quarantaine et a fait appel à l’armée dans certains cas, après l’évasion de migrants testés positifs des centres d’accueil.
Du 1er août 2019 au 31 juillet 2020, 21 618 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes, une augmentation de 148,7 % par rapport aux 8 691 arrivées de l’année précédente, selon des données présentées par Luciana Lamorgese samedi à Milan.
Malgré la forte augmentation, le nombre d’arrivées de migrants est toujours loin derrière les niveaux enregistrés il y a quelques années.
De 2016 à 2017, l’Italie a enregistré l’arrivée de 182 877 migrants. Après la signature d’un accord avec la Libye pour que ses gardes-côtes empêchent les départs des migrants, le nombre est tombé à 42 700 lors de la période 2017 – 2018.
Quelque 41,6% des migrants sont partis de Tunisie, et 40,5 de Libye. Plus du tiers des migrants arrivés déclarent être de nationalité tunisienne, contre 12 % pour le Bangladesh, et 7 % pour la Côte d’Ivoire.
La Tunisie est confrontée à un fort taux de chômage et une instabilité politique poussant ces migrants à effectuer la traversée vers l’Italie.
Luciana Lamorgese a déclaré qu’elle serait du voyage officiel en Tunisie lundi avec le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio et deux commissaires de l’Union européenne.
« C’est un moment important et un signe d’attention envers un pays en difficulté » a-t-elle déclaré devant la presse, sans fournir plus de détails sur l’agenda du voyage