Le juge nommé pour instruire l’enquête sur l’explosion meurtrière de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans le port de Beyrouth commence lundi ses interrogatoires, dans un climat marqué par un profond scepticisme de la population à l’égard de la crédibilité de la justice libanaise.
Mallettes remplies de dollars, lingots d’or, virements bancaires, retours d’ascenseur… La corruption, qui a rendu possible le stockage criminel de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium dans le port de Beyrouth, sera-t-elle au cœur des interrogatoires qui débutent, lundi 17 août, pour établir les responsabilités dans les explosions meurtrières qui ont dévasté la capitale libanaise ?
Dans un tweet, le fondateur de l’ONG Legal Agenda, Nizar Saghieh, a évoqué une enquête « vouée à l’échec dès sa création ». Une réaction qui fait suite à la nomination de Fadi Sawan, un juge militaire, à la tête de l’instruction. Selon ses détracteurs, cette nomination ne milite pas en faveur d’une enquête audacieuse. Pour l’opinion publique, la mise en place d’une enquête internationale aurait bénéficié de plus de crédibilité, mais cette solution a été fermement refusée par le président libanais, Michel Aoun.