La France va envoyer trois experts auprès du gouvernement de l’île Maurice pour l’aider à décider de l’avenir de l’épave du vraquier brisé en deux au large de ses côtes, dans « une approche très environnementale », a souligné ce lundi le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu.
Si la France a déjà envoyé « en urgence » avions et navire militaires et équipements pour contenir et pomper les hydrocarbures échappées du navire, l’enjeu est maintenant d’avoir une « expertise nouvelle pour savoir ce que l’on fait de l’épave », a indiqué le ministre sur franceinfo, en duplex depuis La Réunion où il effectue une visite de quatre jours sur les thèmes de la rentrée scolaire et de la relance économique.
C’est pourquoi « la France dépêche ce matin par voie militaire trois experts de très haut niveau, des experts français, qui vont aider le Premier ministre mauricien à prendre des décisions ».
La France défend « une approche très environnementale et très en protection de la biodiversité, et singulièrement des côtes réunionnaises », a-t-il souligné.
Parmi les scénarios possibles, « soit couler l’avant de l’épave au grand large », mais « ce n’est clairement pas la solution qui retient notre préférence », soit « le remorquer et le déconstruire ailleurs », ce qui prendra « plus de temps ».
Quant au risque de voir des boulettes d’hydrocarbures arriver sur les côtes réunionnaises, il a souligné qu' »aucun dépôt de ce type » n’a pour l’heure été repéré, et il ne s’agirait de toute façon « pas d’une marée noire de type Amoco Cadiz ou Erika » -deux pétroliers dont les naufrages avaient provoqué des marées noires très graves sur les côtes atlantiques françaises en 1978 et 1999- puisque le navire est un vraquier et que « les nappes d’hydrocarbures qui se sont écoulées sont issues du fioul domestique du navire ».
Mais la mer va être « mauvaise » dans les « trois à quatre prochains jours » et « on se doit d’être vigilants », a souligné Sébastien Lecornu.
Le vraquier japonais MV Wakashio s’est brisé en deux samedi, trois semaines après avoir échoué sur un récif de l’île Maurice, où il a déversé mille tonnes de fioul dans les eaux turquoise de cette destination touristique de l’océan Indien.