Dossier Infantino : l’un des avocats de la Fifa « confiant » dans un non-lieu

« Je suis tout à fait confiant qu’il y aura un non-lieu », a estimé mercredi Jean-Pierre Méan, l’un des avocats de la Fifa mandatés sur le dossier de son président Gianni Infantino, visé par une procécure pénale en Suisse.

Depuis le 30 juillet, Infantino est sous le coup d’une procédure pénale, le procureur fédéral extraordinaire estimant qu’il y a des « éléments constitutifs d’un comportement répréhensible en rapport avec la rencontre entre le procureur général Michael Lauber » et le président de la Fifa.

Les infractions évoquées dans le dossier sont « l’incitation à l’abus d’autorité », à la « violation du secret de fonction » et à l' »entrave à l’action pénale ».

« Il n’y a rien de mal à rencontrer un procureur, même de façon informelle, c’est tout à fait habituel et absolument pas criminel », a estimé dans un entretien à l’AFP Me Méan, avocat à Lausanne, spécialiste de la lutte anticorruption et mandaté depuis mai par la Fifa.

Le patron du football mondial élu en 2016 « n’a pas été convoqué. On espère qu’il (le) soit le plus vite possible ».

La procédure contre M. Infantino « ne mentionne qu’une plainte anonyme. On ne l’a toujours pas vue (…) On aura accès au dossier quand M. Infantino sera entendu », a encore expliqué l’avocat, ancien président en Suisse de l’ONG Transparency.

Si la procédure pénale pourrait s’accélérer, avec une convocation probable d’Infantino par le procureur Stefan Keller, la justice interne de la Fifa est elle sous pression.

En septembre 2015, la commission d’éthique avait ouvert une enquête visant Sepp Blatter, alors président, et Michel Platini, pour un paiement suspect du premier au second, quelques jours seulement après l’ouverture d’une procédure pénale visant le Valaisan. Les deux hommes avaient ensuite été suspendus provisoirement 90 jours, avant une suspension définitive de plusieurs années.

Pour l’avocat, qui vient de réaliser une évaluation de la gouvernance de la Fifa, « la commission d’éthique me semble plus indépendante, avant ils étaient élus par le Conseil, ils le sont maintenant par le Congrès, c’est donc un grand progrès ».

« Ce sont des gens qui de par leur personnalité certainement ne vont pas se laisser pousser dans une direction ou une autre », a-t-il ajouté.